Le 24 juillet 2025, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dirigé par Tidjane Thiam a fermement rejeté toute allégation concernant la mise en place d’un Conseil national de transition (CNT). Il a également dénoncé l’arrestation de six de ses militants par des individus en civil, à seulement trois mois de l’élection présidentielle.
Lors d’une conférence de presse, Me Blessy Chrysostome, responsable de la veille juridique du PDCI, a balayé d’un revers de main les accusations du gouvernement. « Il n’existe aucun projet de Conseil national de transition. Le PDCI ne s’inscrit pas dans cette logique », a-t-il affirmé en réponse aux propos du ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani.
Cette mise au point intervient dans un climat politique tendu, accentué par l’interpellation jugée arbitraire de six jeunes militants : Henri Joël N’Dri Kouadio, Jean Paul Djabia Kouakou, Axel N’Guetta et Emmanuelli Blé. Ces derniers auraient été appréhendés par des personnes en civil dont l’identité reste inconnue. Me Blessy dénonce un véritable « rapt » et s’interroge sur la légalité de ces arrestations à l’approche du scrutin présidentiel prévu en octobre.
« Le PDCI condamne ces pratiques contraires à l’État de droit », a-t-il déclaré. L’absence de signes distinctifs chez les auteurs des interpellations soulève des doutes sur leur appartenance aux forces de l’ordre. D’après l’avocat, les faits reprochés aux jeunes militants ne sont à ce jour ni clairs ni étayés. Il y voit un rappel des tensions électorales de 2020, marquées par la création d’un CNT par l’opposition pour contester le troisième mandat d’Alassane Ouattara.
« Si n’importe qui peut interpeller des citoyens, c’est la porte ouverte à la chienlit », s’est-il indigné, appelant le Procureur de la République à se saisir de l’affaire. Selon lui, l’opacité des circonstances rend ces procédures « juridiquement nulles ». Le PDCI annonce saisir les organisations de défense des droits humains ainsi que les représentations diplomatiques.
Alors que la campagne électorale s’intensifie, le parti réaffirme sa fidélité aux principes républicains. « Il n’y aura pas de CNT bis. Le PDCI refuse toute voie détournée pour accéder au pouvoir », a martelé Me Blessy, marquant une nette rupture avec la stratégie de 2020 adoptée par une partie de l’opposition. Aujourd’hui, le parti de Tidjane Thiam mise sur une transition démocratique par les urnes.
« Ces manœuvres n’intimident pas le PDCI. Nos militants restent sereins », a assuré l’avocat. Malgré l’absence de Tidjane Thiam, actuellement à l’étranger, le parti affirme rester solidement structuré. « Qu’on ne s’y trompe pas : même depuis l’extérieur, Thiam dirige le parti. Le PDCI fonctionne pleinement », a-t-il insisté. Le parti continue de prôner une alternance pacifique à travers un processus électoral libre et transparent.
À l’approche de l’échéance présidentielle, les tensions entre pouvoir et opposition se durcissent. Ancien parti dominant, désormais dans l’opposition, le PDCI tente de maintenir un équilibre entre fermeté et appel à l’apaisement. L’affaire des six militants illustre les inquiétudes sécuritaires entourant le scrutin. L’opposition exhorte les autorités à ne pas instaurer un climat de peur par des actes d’intimidation.
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