Dans une interview exclusive accordée à Alain Foka le 27 juillet 2025, Tidjane Thiam revient sur un accord supposé conclu avec le président Alassane Ouattara en 2022, en vue de l’élection présidentielle ivoirienne de 2025.
L’ancien dirigeant de Credit Suisse, aujourd’hui candidat du PDCI, affirme avoir été trahi par le chef de l’État. Écarté des listes électorales, il dénonce une « manœuvre politique » visant à l’empêcher de se présenter. Depuis son exil à Paris, Thiam fustige ce qu’il qualifie de « déni de démocratie ».
Au cœur de ses révélations, une conversation confidentielle tenue en 2022 :
« Alassane Ouattara m’avait donné sa parole qu’il ne briguerait pas un autre mandat. Aujourd’hui, ce n’est pas moi le menteur, c’est lui qui n’a pas tenu parole », déclare Thiam.
Une déclaration qui intervient après l’annonce officielle du président sortant de se porter candidat pour un quatrième mandat.
Pour Thiam, ce revirement constitue une rupture de confiance : « J’avais accepté de me retirer à condition que les règles soient respectées. Elles ont changé, je reprends donc ma place dans la course. »
Radié des listes électorales pour « perte de nationalité », il conteste vigoureusement cette décision qu’il estime arbitraire et infondée.
« Je suis ivoirien de naissance, mes deux parents sont nés en Côte d’Ivoire. Cette radiation viole l’article 48 du Code de la nationalité », insiste-t-il. Ses avocats ont engagé des démarches judiciaires pour faire annuler cette exclusion.
Malgré les obstacles, l’homme de 62 ans affirme avoir déjà réuni plus de 132 000 parrainages, largement au-dessus du seuil des 50 000 requis. « Les sondages me placent à 57 % face à Ouattara. Le peuple est prêt pour l’alternance », assure-t-il.
Depuis l’étranger, Thiam dénonce un climat de répression orchestré par le régime en place. Il évoque l’arrestation de son frère Aziz, des intimidations ciblant ses proches et même des enlèvements extrajudiciaires, citant notamment le cas de Kouakou Diabia.
Craignant pour sa sécurité, il affirme ne pas pouvoir retourner en Côte d’Ivoire pour l’instant :
« On a tenté de m’éliminer physiquement. Ma vie est en danger si je rentre. »
Une situation qui, selon lui, rappelle celle vécue par d’autres figures de l’opposition comme Laurent Gbagbo ou Guillaume Soro.
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