Une tentative d’organisation de fraude au Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) a été déjouée dans un centre d’examen, suite à un témoignage courageux d’une candidate et à une intervention rapide de la Direction des Examens et Concours (DECO).
Le premier jour des épreuves, lors de la composition française, un membre du secrétariat est entré dans une salle d’examen et, devant les élèves, a autorisé à demi-mot le surveillant à percevoir de l’argent en échange d’une aide aux candidats. Toutefois, il a précisé qu’aucune assistance ne devait être accordée pour cette épreuve afin d’éviter les « copies conformes », promettant de se rattraper le lendemain.
Le jour suivant, le plan a été mis à exécution. Le surveillant a désigné deux candidats : l’un chargé de collecter l’argent auprès des élèves, l’autre posté près de la porte pour faire le guet. La quasi-totalité de la classe a participé à l’opération, à l’exception de deux jeunes filles. L’une d’elles a alors été prise à partie par le surveillant qui a tenté de la forcer à modifier ses réponses, lui assurant qu’elles étaient incorrectes. Devant son refus, il l’a insultée et tenté de la contraindre à payer.
Choquée, la candidate a confié les faits à sa mère, enseignante de profession, qui a immédiatement alerté la DECO via le numéro de signalement. Dès le lendemain matin, une équipe de la direction accompagnée de la police s’est rendue sur place. Une fouille a été menée, allant du secrétariat jusqu’aux salles de surveillance.
Quelques heures plus tard, le même membre du secrétariat est revenu dans la salle d’examen, s’adressant aux élèves en ces termes :
« C’est vous qui avez parlé à vos parents et contacté la DECO, non ? Très bien, on a compris. Puisque vous avez vos connaissances, on ne vous aidera plus. C’est par compassion qu’on voulait vous assister, mais désormais, aucun surveillant ne prendra 5 francs avec vous. Chacun travaillera seul. »
La candidate, soulagée, est rentrée chez elle le sourire aux lèvres. Les deux premiers jours, pourtant, elle semblait abattue — non pas à cause de la difficulté des épreuves, mais du climat de pression et d’intimidation instauré par certains surveillants.
Ce témoignage révèle des pratiques préoccupantes dans certains centres d’examen et souligne l’importance de la vigilance citoyenne, particulièrement dans un contexte où l’intégrité des évaluations reste un enjeu crucial pour l’école ivoirienne.
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