Laurent Gbagbo annonce le retrait du PPA-CI de la CEI, accusant l’organe électoral d’être manipulé par le pouvoir en place.
Suspension PPA-CI CEI Côte d’Ivoire – C’est par un communiqué publié ce vendredi matin que Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a annoncé la suspension de la participation de son parti à la Commission électorale indépendante (CEI).
L’ancien chef de l’État accuse l’institution électorale d’être au service du pouvoir en place. Il affirme que la CEI est devenue un « instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, la transparence et l’inclusion ».
Cette décision intervient à quelques mois de l’élection présidentielle de 2025, dans un contexte politique tendu. L’opposition ivoirienne, dans son ensemble, critique régulièrement la légitimité et la neutralité de la CEI, qu’elle considère inféodée au parti au pouvoir.
Une décision motivée par un profond désaccord
Dans son communiqué, Laurent Gbagbo fustige le fonctionnement actuel de la CEI, qu’il accuse de bafouer ses propres textes. Il évoque une volonté manifeste d’écarter des figures clés de l’opposition, notamment à travers la radiation de candidats comme lui-même, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.
« Elle refuse d’auditer une liste électorale gangrenée par des irrégularités massives », déclare-t-il, soulignant le refus de la CEI de prendre en compte les réclamations légitimes de l’opposition.
Il dénonce également l’imposition de nouvelles règles contraires au code électoral, visant à verrouiller davantage le contentieux électoral. À ses yeux, cette dynamique compromet la transparence et la crédibilité du scrutin prévu en octobre 2025.
Un contexte politique sous haute tension
La suspension du PPA-CI de la CEI constitue un tournant dans les relations entre le pouvoir et l’opposition. À sept mois de l’élection présidentielle, cette décision vient raviver les inquiétudes autour de la stabilité politique du pays.
Laurent Gbagbo alerte sur une possible répétition des violences de 2011, rappelant son « devoir de tirer la sonnette d’alarme » pour éviter un autre « 11 avril ». Selon lui, les dirigeants actuels sont « aveuglés par leur volonté de conserver le pouvoir, même au prix de la destruction du pays ».
Appel à un dialogue politique inclusif
Face à la montée des tensions, l’ancien président lance un appel solennel à l’ouverture d’un dialogue sincère entre les partis de l’opposition, la société civile et les autorités. Objectif : redéfinir ensemble les conditions d’un processus électoral crédible et apaisé.
« Il est encore temps de sauver la Côte d’Ivoire », affirme-t-il, plaidant pour une remise à plat des règles électorales et une reconstruction de la confiance entre les acteurs politiques.
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