L’audience du jour au Pôle Pénal Économique et Financier (PPEF) d’Abidjan s’est tenue dans une atmosphère étonnamment calme.
Une seule affaire était inscrite au rôle, mais elle portait un nom qui a fait tiquer plus d’un dans la salle : Coulibaly Dona-Fologo. Une homonymie, précisent immédiatement ses avocats, pour dissiper toute confusion avec l’ancien homme politique ivoirien.
Le prévenu, mince, les cheveux en bataille, s’est présenté seul à la barre. Chauffeur de profession, il est accusé d’être un maillon d’un vaste réseau d’escroquerie transnationale opérant entre l’Afrique de l’Ouest et Dubaï. Le parquet l’accuse d’association de malfaiteurs, d’escroquerie portant sur 5,2 milliards de FCFA et de blanchiment de capitaux. Dix ans de prison ferme et une amende de cinq milliards de FCFA ont été requis contre lui. L’État de Côte d’Ivoire s’est constitué partie civile.
La défense, elle, plaide l’innocence de leur client. « Ce jeune homme n’est ni escroc ni complice. Il a été manipulé par son employeur, un homme sans scrupules », avance l’un des avocats. Un autre supplie presque : « Il faut que le gardien ait pitié de ce garçon, qu’il retrouve la liberté. »
Mais le ministère public reste ferme. « Ce n’était pas qu’un simple chauffeur ou un serveur de café. Il s’occupait des formalités de visa pour les victimes. Il faisait partie intégrante du mécanisme frauduleux », a martelé le procureur.
Selon l’accusation, le prévenu aurait côtoyé un réseau d’individus aux profils inquiétants : vendeurs de véhicules en façade, trafiquants d’or en coulisses. Nigérians, Burkinabè, Maliens… Une nébuleuse bien rodée dont il aurait été un rouage.
Seul face au tribunal, seul face à Dieu, le sort de Coulibaly Dona-Fologo sera scellé le 14 juillet 2025.
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