L’actualité brûlante de la guerre entre Israël et l’Iran, déclenchée par l’attaque de Tel-Aviv contre Téhéran, a ravivé le spectre des armes nucléaires et relancé les débats sur leur prolifération. Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu par Donald Trump, l’escalade entre les deux puissances suscite une vive inquiétude à l’échelle mondiale.
Depuis des années, l’Iran est sous le coup de soupçons d’enrichissement d’uranium à des fins militaires, accusations que le pays a toujours réfutées, arguant de son droit à un programme nucléaire pacifique pour l’énergie, la médecine et l’agriculture. C’est précisément ce prétexte qui a motivé l’attaque israélienne du 13 juin. Israël, bien que considéré comme la neuvième puissance nucléaire mondiale, maintient une position ambiguë, ne confirmant ni n’infirmant la possession d’armes atomiques, une stratégie qualifiée de « position officielle non adoptée » par John Earth, directeur du Centre pour le contrôle des armes et la non-prolifération.
Les puissances nucléaires : un club très fermé
Officiellement, cinq nations sont reconnues comme détentrices de la bombe atomique et signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), en vigueur depuis 1970 et regroupant 190 pays : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et la Chine. Ces États, déjà puissances nucléaires au moment de la négociation du traité, se sont engagés à prévenir la prolifération et à promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Cependant, le club des puissances nucléaires s’étend au-delà de ces cinq signataires. La Corée du Nord, bien qu’ayant signé le TNP, s’en est retirée en 2003. L’Inde et le Pakistan, qui n’ont jamais adhéré au traité, sont également reconnus comme des puissances nucléaires. Enfin, Israël, comme mentionné, est largement soupçonné de posséder un arsenal nucléaire sans jamais l’avoir admis. Au total, neuf pays sont aujourd’hui considérés comme détenteurs de l’arme nucléaire.
Course à l’armement : un danger persistant
Une bombe atomique, ou bombe nucléaire, est une arme dévastatrice utilisant la fission nucléaire d’atomes lourds comme l’uranium ou le plutonium. Selon la Federation of American Scientists (FAS), sur les quelque 12 300 ogives nucléaires que possèdent ces neuf pays, 90% appartiennent aux États-Unis et à la Russie. Ces deux géants, qui ont développé leurs arsenaux respectifs en pleine Guerre Froide, détiennent une force de frappe colossale, capable de se neutraliser mutuellement.
Si le rythme de réduction des armes nucléaires a ralenti depuis la fin de la Guerre Froide, des organisations comme la FAS et l’ICAN s’inquiètent d’une possible augmentation des stocks au cours de la prochaine décennie. L’appel à l’adhésion au TNP pour des pays comme Israël, l’Inde et le Pakistan se heurte à des réalités géopolitiques complexes, notamment pour Israël, qui perçoit son arsenal comme un moyen de dissuasion essentiel face à des voisins hostiles. La menace nucléaire reste ainsi une préoccupation majeure, planant comme une épée de Damoclès sur le monde.
Discussion à propos de ce post