Le paysage politique d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, subit une transformation majeure dans la gestion des quartiers jugés à risque.
Ibrahim Cissé Bacongo, qui était auparavant en charge de l’opération de déguerpissement et d’assainissement, voit ses responsabilités transférées au Premier ministre, Robert Beugré Mambé. Cette décision, annoncée à l’issue du conseil des ministres du mercredi 28 février, marque un changement significatif dans la stratégie gouvernementale.
D’après les déclarations du Premier ministre, le nombre de quartiers précaires à Abidjan serait considérablement moins élevé que les chiffres alarmants avancés précédemment par les services du district. Contrairement aux 179 sites mentionnés, il n’y aurait qu’une trentaine de quartiers considérés comme présentant un risque élevé. Cette réévaluation à la baisse souligne la nécessité d’une approche plus ciblée et pragmatique dans la gestion de ces zones vulnérables.
Le retrait de la responsabilité d’Ibrahim Cissé Bacongo est un désaveu clair de ses méthodes antérieures. En tant qu’ancien maire de Koumassi, il avait déjà suscité une vague de destructions et de désolations avec l’utilisation des bulldozers. Son approche autoritaire et ses actions rapides avaient été critiquées, notamment par les autorités municipales qui remettaient en question la légitimité et la pertinence de ses décisions.
Selon des sources, sa nomination à la tête du district autonome d’Abidjan avait été accueillie avec appréhension, en raison de sa réputation de “casseur” lors de son mandat précédent. Les premières actions de Cissé Bacongo, comme la démolition des marchés au Plateau, avaient rapidement exacerbé les tensions avec les autorités locales. Cette nomination semblait marquée par une approche plus radicale et impulsive, ce qui a conduit à un réajustement nécessaire dans la gestion des quartiers précaires.
En conclusion, ce changement de leadership dans l’opération de déguerpissement et d’assainissement des quartiers à risque à Abidjan reflète la volonté gouvernementale de réévaluer et de réajuster ses stratégies pour mieux répondre aux besoins et aux défis complexes de la ville.
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