Le 27 août 2002, un événement rocambolesque se produisait en plein cœur d’Abidjan : le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) était braqué de manière spectaculaire. Plus de 2 milliards de francs CFA s’évanouissaient dans les poches des malfrats, laissant derrière eux un pays en émoi et des questions sans réponse.
Sia Popo Prosper, agent de sécurité à la BCEAO, était le cerveau de cette opération audacieuse. Profitant de sa connaissance des lieux et des procédures, il avait minutieusement élaboré son plan et mis à profit des complicités internes pour déjouer les systèmes de sécurité sophistiqués de la banque.
Le jour du braquage, tout s’est déroulé avec une précision chirurgicale. Un véhicule arborant une fausse plaque d’immatriculation de la présidence de la République a pénétré dans l’enceinte de la BCEAO. Des hommes armés ont surgi, neutralisé les convoyeurs de fonds et chargé 15 sacs de billets dans leur voiture avant de prendre la fuite. L’opération n’a duré que 15 minutes, laissant le personnel et les forces de l’ordre médusés.
Comment des braqueurs ont-ils pu entrer et sortir aussi facilement de cette forteresse qu’est la BCEAO ? La question a taraudé les esprits. Des défaillances dans les systèmes de sécurité et des complicités internes ont été suspectées.
En effet, les portails de sécurité se sont ouverts sans encombre, le système d’alarme n’a pas fonctionné et les forces de l’ordre n’ont été alertées qu’une heure après les faits. De plus, Sia Popo Prosper, arrivé sur les lieux en civil le jour du crime, avait déjà fait disparaître sa famille et vidé son compte bancaire.
Malgré l’arrestation de Sia Popo Prosper et de certains de ses complices, le butin du casse n’a jamais été retrouvé. L’ancien agent de sécurité, condamné à une lourde peine de prison, a toujours clamé son innocence et refusé de révéler l’emplacement de l’argent.
Le braquage de la BCEAO d’Abidjan en 2002 reste gravé dans les mémoires comme l’un des plus gros casses de l’histoire de l’Afrique de l’Ouest. Au-delà du préjudice financier, il a symbolisé les failles du système sécuritaire et les ramifications de la corruption au sein des institutions.
Cet événement a également mis en lumière le besoin de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence dans les institutions financières, afin de prévenir de tels actes et de garantir la confiance du public.
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