Un conflit de longue date persiste entre les communautés autochtones de Tengrela. Datant du deuxième trimestre de 2013, ce différend pourrait aboutir à un affrontement entre Malinké et Sénoufo.
D’après des sources fiables, 12 anciens prédicateurs musulmans des familles Haidara et Dramé de Tengrela reposent dans ce cimetière historique, qui était autrefois l’habitation de ces familles. Le préfet en poste à l’époque avait pris des mesures pour apaiser les tensions entre les deux communautés.
Le terrain en question, un ancien cimetière considéré comme sacré par les Malinké, est au cœur de la discorde. Les Sénoufo souhaitent en faire un bois sacré en y installant une clôture, ce que les Malinké perçoivent comme une tentative de spoliation. Selon eux, toute modification du site devrait être discutée et respecter les coutumes et lois locales.
En 2013, l’administrateur civil et préfet de Tengrela, Konin Dindé, avait mis en place des mesures conservatoires suite à un procès-verbal signé en présence des notabilités des deux groupes. Le document stipule que « suite à des actes de violence, le terrain, un îlot non loti dans le quartier Singoh, est interdit d’usage depuis le 31 mai 2013 ».
Onze ans plus tard, cette décision semble être ignorée par les nouvelles autorités locales, ravivant les tensions. Une lettre de Konin Dindé datée du 14 août 2013 indiquait cependant que l’administration ne s’opposerait pas à la valorisation du site si un accord était trouvé entre les parties et invitait à la patience et à la paix.
Pour Broulaye Dramé, membre de la communauté Malinké, cet espace sacré contient les tombes de 12 anciens imams, enterrés ici depuis plus de quatre siècles. Les premiers imams, comme Bakary Dramé, ont contribué à l’essor de l’islam dans la région, et leur héritage est même étudié dans des universités telles que Cocody et Abobo-Adjamé. La dernière sépulture, celle du grand-père de Broulaye Dramé, remonte à 1956.
Sur ce site, des objets culturels tels qu’un tabouret centenaire et des instruments traditionnels témoignent de la riche histoire de la communauté. Face aux tentatives d’acquisition foncière, les Malinké cherchent à préserver ce site, qu’ils considèrent comme un élément essentiel de leur identité culturelle et religieuse.
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