Pour la première fois, les principaux partis d’opposition ivoiriens en France s’unissent pour organiser deux manifestations communes à Paris en juillet, dénonçant ce qu’ils qualifient d’« exclusion politique » à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Cette coalition inédite rassemble les militants du PPA-CI (Laurent Gbagbo), du PDCI-RDA (Tidjane Thiam), du GPS (Guillaume Soro) et du FPI (Pascal Affi N’Guessan).
Ces mobilisations interviennent après la publication fin juin de la liste électorale provisoire par la Commission Électorale Indépendante (CEI), qui exclut plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.
Deux rendez-vous majeurs dans les rues de Paris
Deux dates ont été fixées pour ces rassemblements :
- Vendredi 12 juillet : Une marche partira de la Place de la Bastille pour rejoindre la Place de la Nation.
- Vendredi 26 juillet : Une manifestation qualifiée de « finale » se tiendra sur la Place de la République.
L’objectif de ces marches est d’internationaliser le débat politique ivoirien et d’alerter sur les inquiétudes concernant le processus électoral. Les partis d’opposition dénoncent ce qu’ils considèrent comme des « dérives autoritaires » du pouvoir en place, l’accusant de verrouiller le jeu politique.
Des revendications claires pour des élections transparentes
Au cœur de cette mobilisation, quatre revendications essentielles sont portées par l’opposition :
- L’instauration d’une véritable indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI).
- L’audit et la révision de la liste électorale, qui, selon l’opposition, contiendrait plus de six millions de faux électeurs sur 8,7 millions d’inscrits.
- La mise en place d’un cadre de dialogue structuré entre le pouvoir et l’opposition.
- L’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives.
Une unité retrouvée, malgré quelques absents
Longtemps divisée en France, l’opposition ivoirienne semble avoir trouvé un terrain d’entente. Si en avril dernier, le PPA-CI et le GPS s’étaient désolidarisés d’une marche du PDCI, l’exclusion de leurs leaders de la liste électorale a visiblement fait bouger les lignes. Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont scellé un front commun, et Guillaume Soro a rallié le mouvement « Trop c’est trop », initié par l’ancien président Gbagbo.
Cependant, cette unité reste partielle. Le COJEP de Charles Blé Goudé et le MGC de Simone Gbagbo ont choisi de ne pas s’associer à ces manifestations. Leurs logos, initialement présents sur l’affiche de la marche, ont été retirés à leur demande, soulignant des fractures persistantes au sein de l’opposition malgré l’ampleur des enjeux électoraux.
À Paris, les préparatifs s’intensifient, avec la diffusion de tracts sur les réseaux sociaux et des réunions régulières des dirigeants locaux. La réussite de ces manifestations sera un indicateur clé de la capacité de l’opposition à mobiliser avant la campagne présidentielle.
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