À six mois de la présidentielle de 2025, l’État ivoirien rejette deux recommandations majeures sur la liberté de manifestation et le dialogue politique.
Liberté de manifestation en Côte d’Ivoire : le gouvernement a rejeté deux recommandations phares dans le cadre du 4ᵉ Examen Périodique Universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ces décisions interviennent à un moment crucial du calendrier électoral, alors que le pays se prépare pour la présidentielle du 25 octobre 2025.
Selon une déclaration signée par plusieurs organisations de défense des droits humains — LIDHO, MIDH, OIDH, AFJCI —, cette position soulève de profondes inquiétudes quant au respect des libertés fondamentales en Côte d’Ivoire. La conférence de presse de ces ONG est prévue pour le jeudi 8 mai.
Rejet de la liberté de manifestation : une décision controversée
Le rapport final adopté le 24 mars 2025 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU recense 273 recommandations adressées à la Côte d’Ivoire. Sur ce total, 226 ont été acceptées, 10 partiellement retenues et 37 rejetées, dont celle portant sur la liberté de manifestation.
La recommandation 135.89, formulée par le Canada, appelait à garantir pleinement la liberté de réunion et de manifestation pacifique. L’État ivoirien l’a rejetée, arguant que les libertés publiques ne sont soumises à « aucune restriction contraire à la Constitution ».
Les organisations signataires dénoncent cependant un contraste entre cette position officielle et la réalité du terrain. Elles évoquent des restrictions fréquentes justifiées par des considérations sécuritaires, qui selon elles, réduisent l’espace démocratique national.
Dialogue politique rejeté : inquiétudes sur la stabilité électorale
L’autre recommandation rejetée, la 135.90, venait de la France et suggérait l’instauration d’un dialogue politique inclusif. Elle a été qualifiée de « sans objet » par les autorités ivoiriennes.
Les signataires regrettent cette posture, dans un climat politique qu’ils jugent tendu. Ils pointent du doigt les tensions persistantes autour du fichier électoral, la composition de la CEI et l’absence de concertation sur des sujets jugés sensibles comme l’identité nationale.
Ils alertent : « L’absence de dialogue franc […] menace la stabilité politique à moyen terme ». Plusieurs événements récents viennent illustrer cette tendance : le 5 mars, des enseignants syndicalistes ont été interpellés, et en avril, des députés empêchés d’accéder au tribunal.
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