Chef de file de la danse contemporaine Tunisienne, Rochdi Belgasmi nous raconte ici son parcours de Vrai “Rebelle artistique” , ses projets et ambitions.
Bonjour Rochdi et merci d’être avec nous. Rochdi Belgasmi, de votre premier seul-Scène intitulé ” Transe, Corps hanté” à la création” Zoufri”. Zoufri qui a marqué votre parcours et a ouvert les portes de prestigieuses scènes, voire grands festivals dans le monde entier pour vous ! Parlez-nous en !
Bonjour. Ouiiiii, effectivement le déclic est parti de” Zoufri “. Cela nous a permis de cartonner et de monter sur des scènes prestigieuses .
Nous avons fait de l’art contemporain et moderne. Visiter plus de 45 Pays dans le monde. Je suis donc fier de cette première œuvre qui a lancé ma carrière. Ce qui m’a aussi marqué, c’est mon passage au MASA (Marché des arts et du Spectacle d’Abidjan). Je précise que ces deux créations m’ont donné l’opportunité de visiter l’Afrique subsaharienne et surtout à chercher cette reconnaissance africaine, car pour moi : avant d’aller en Europe, il faut passer par l’Afrique. C’est une croyance pour moi. Le marché africain est primordial et indispensable, quand on commence, surtout en tant qu’africain ; pour un succès mondial.
Dites-nous comment tout a commencé et la conduite que vous avez adoptée pour vous maintenir au sommet ?
Rester au sommet, ce n’est pas évident : puisqu’il ya des hauts et des bas. Mais il faut par moment s’éclipser pour se ressourcer.Des moments de pause sont indispensables dans le parcours. Tout remettre en question : la manière de faire, la vision du monde, pour développer une vision ou la mettre à jour. L’intelligence et la persévérance m’ont amené à rester au sommet et à être un artiste reconnu mondialement.J’ai carte blanche de la part de certaines institutions et Festivals du monde aujourd’hui.
Après “Zoufri” il y a eu” Et si vous désobéissez ” Quel est le message derrière cette interrogation ?
La révolution Tunisienne de 2011 a été pour moi comme une délivrance . La liberté tant recherchée est venue à moi.Elle m’a poussé à abandonner la danse contemporaine, la danse occidentale . J’ai changé de direction pour aller vers les danses populaires locales , Tunisiennes et développer un langage contemporain qui dessinent des codes, qui appartiennent à cette Culture Tunisienne.Pour aller vers l’universalité, il faut commencer par le local.Chercher d’abord ses origines.Le message ? Dire aux gens d’être vrais et de ne pas mimer les comportements. Dire aux femmes, de montrer leur beauté, leurs atouts , leurs dons et ne pas voir cela comme un péché comme on le leur dit dans l’antichambre : Qu’elles sortent de ce carcan, qu’elles s’épanouissent. Je ne dis pas d’être dévergondé !
Venons maintenant à votre actualité : Vos projets et agenda du moment.
Eh bien, pour mon actualité, je peux parler de ma dernière création de 2022 qui s’intitule “Chghol ” . Elle évoque le personnage maternel , constructeur de la masculinité dans notre société. C’est auprès de nos mamans que nous apprenons à être homme avec petit “h”, à être homme, à ne pas apprendre à danser : car dans la société Arabo-musulmane, lorsqu’un homme exerce le métier de danseur ; on le stigmatise. On le qualifie de femme.
Rochdi Belgasmi, Présentez -nous à présent la Tunisie artistique !
La Tunisie artistiquement est un grand chantier. Elle commence à récolter les fruits de la révolution de 2011. Le climat de liberté dans lequel nous sommes aujourd’hui, nous amène à dire que la Tunisie artistique est plurielle , libre sur le choix thématique de nos œuvres.
Des collaborations cinématographiques, théâtrales pour être complet sur votre univers…
J’ai eu beaucoup de collaborations cinématographiques, de courts et longs -metrages : la danse que je fais, a fait de moi “un acteur organique. Un acteur qui utilise beaucoup son corps : par ailleurs, je reçois beaucoup de demandes de collaboration, mais je suis très sélectif.Je travaille beaucoup avec des chanteurs, des metteurs en scène, des plasticiens, etc….
Je remercie votre média pour l’interview, que je pense fera plaisir à votre public. Merci et au plaisir de se retrouver à une autre occasion.
Alain Martial
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