Le divorce entre Guillaume Soro et son ancien bras droit, Tehfour Koné, est désormais officiel depuis le mercredi 19 mars. Selon ce dernier, c’est le rapprochement entre l’ex-Premier ministre et Laurent Gbagbo qui aurait provoqué cette rupture inattendue.
Tehfour Koné a fait cette révélation lors de sa première sortie publique, dans une interview accordée à l’Intelligent TV. L’ancien cadre de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a expliqué que l’adhésion de Guillaume Soro à l’« appel de Bonoua » lancée par Laurent Gbagbo a été l’élément déclencheur de leur séparation.
« Je ne l’ai pas quitté parce que c’est Guillaume Soro, mais à cause de l’orientation politique qu’il a donnée à notre lutte. Quand j’ai vu qu’il répondait favorablement à l’appel de Laurent Gbagbo, j’ai dit non. Je refuse de m’engager dans cette voie », a-t-il déclaré.
À ce jour, GPS demeure le seul mouvement politique d’envergure à avoir soutenu cette initiative de l’ancien président, visant à fédérer l’opposition en vue de l’élection présidentielle de 2025. Cependant, pour Tehfour Koné, désormais rallié au RHDP, il est hors de question de suivre Soro dans ce rapprochement avec des acteurs politiques dont il juge les discours « violents et revanchards ».
« Je ne veux pas m’inscrire dans cette opposition radicale où l’on entend des discours qui ont semé la haine par le passé en Côte d’Ivoire. Ce langage est empreint de violence, ou moi, je ne suis pas violent », a-t-il martelé.
Il a également précisé que son départ de GPS était motivé par les ennuis judiciaires du mouvement : « J’ai quitté GPS parce qu’il fait face à des problèmes judiciaires. Mais ce n’est pas GPS que j’ai suivi, c’est Guillaume Soro. »
Tehfour Koné a conclu en appelant son ancien mentor à revenir au RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, qu’ils n’auraient, selon lui, jamais dû quitter.
« Je ne suis pas en contact avec lui, mais si c’était le cas, je lui exprimeais mon profond souhait de le voir revenir auprès du président Alassane Ouattara. Ce qui les unit est bien plus fort que ce qui les divise », a-t-il affirmé.
Pour rappel, les relations entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro se sont transformées en rivalité. Ce dernier, qui nourrit des ambitions présidentielles, est accusé par le pouvoir en lieu de tentative de déstabilisation. Condamné à perpétuité par la justice ivoirienne, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2019.
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