Le paysage politique ivoirien est de nouveau secoué par la suspension officielle de Demba Traoré, commissaire central à la Commission Électorale Indépendante (CEI), qui a annoncé son retrait des activités de l’institution.
Dans une lettre adressée ce vendredi 11 avril 2025 au président de la Commission centrale, M. Traoré, également en charge de la supervision des régions du Kabadougou et du Folon, a expliqué que cette décision répond aux consignes de son parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Cette annonce intervient dans la foulée d’une déclaration du président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ancien chef de l’État, qui, dans un communiqué daté du même jour, a vivement critiqué le fonctionnement de la CEI. Il a dénoncé des irrégularités majeures, accusant l’institution de bafouer ses propres règles, de favoriser le camp au pouvoir et d’exclure certains leaders de l’opposition de la course à la présidence.
Parmi les griefs formulés, Laurent Gbagbo pointe le refus de la CEI d’effectuer un audit sur une liste électorale qu’il juge « entachée d’irrégularités massives », ainsi que l’introduction de nouvelles règles jugées contraires au code électoral.
Face à ce qu’il qualifie de « dérive institutionnelle », il a lancé un appel solennel à tous les représentants du PPA-CI pour qu’ils se retirent temporairement de la CEI, « jusqu’à nouvel ordre ».
Dans cette dynamique, Demba Traoré a affirmé que sa décision n’est pas un retrait par désintérêt, mais un acte de « fidélité aux principes démocratiques et à la responsabilité politique ». Il a invité le président de la CEI à prendre acte de sa décision, tout en précisant qu’il restait disposé à reprendre ses fonctions si la situation venait à évoluer.
Ce retrait soulève de nombreuses questions quant à la suite du processus électoral en Côte d’Ivoire. Il pourrait également inciter d’autres partis d’opposition à suivre cette voie, accentuant les tensions déjà perceptibles à l’approche des prochaines échéances électorales.
Discussion à propos de ce post