Une équipe du FBI (le principal service fédéral de police judiciaire américain) est actuellement en Côte d’Ivoire pour une enquête sur d’éventuels circuits financiers liant des hommes d’affaires libanais établis dans le pays au Hezbollah, une organisation qualifiée de terroriste par Washington.
Une enquête ciblant des réseaux financiers opaques
Arrivés à Abidjan le 19 mai 2025, les agents du FBI investiguent sur des transferts suspects estimés à plusieurs millions d’euros, selon des informations révélées par Jeune Afrique. L’enquête est menée en coordination avec les services de renseignement ivoiriens et le bureau régional du FBI basé à l’ambassade des États-Unis.
Parmi les personnes visées figurent :
- Ali Saade, un homme d’affaires libanais basé en Guinée mais très actif en Côte d’Ivoire, déjà sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour ses liens présumés avec le Hezbollah.
- Abd Al-Menhem Qubaysi, ancien responsable d’une mosquée chiite à Marcory.
La Côte d’Ivoire, plaque tournante du financement du Hezbollah ?
Le Hezbollah, surnommé le « Parti de Dieu », est un mouvement islamiste chiite libanais, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et plusieurs autres pays. Selon le FBI, la communauté libanaise de Côte d’Ivoire, forte de 80 000 à 200 000 membres (dont 80 % de chiites), constituerait une base arrière pour la collecte de fonds.
Cette communauté, qui représenterait 40 % de l’économie ivoirienne selon la Chambre de commerce libanaise, serait exploitée par le Hezbollah via un système mafieux. Les enquêteurs américains cherchent à déterminer l’ampleur de ces flux financiers et leur possible utilisation pour des activités illégales.
Cette affaire relance le débat sur l’influence des réseaux libanais en Afrique de l’Ouest et leur connexion avec des groupes politiques-militaires étrangers. Les autorités ivoiriennes collaborent étroitement avec le FBI, signe de la gravité des suspicions.
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