Décédée le 24 janvier 2025, la prophétesse Nahomie a marqué la spiritualité ivoirienne. Fondatrice de l’Église de Jésus Baoulé à Patmos, son parcours fut guidé par des visions mystiques.
La prophétesse Nahomie a marqué l’histoire religieuse ivoirienne. Originaire de N’dakro, cette figure charismatique s’est installée à Niengré-Carrefour (Sassandra) dans les années 1970 avec son mari, après avoir quitté la religion traditionnelle Déhima.
Sa conversion au christianisme en 1974 fut déterminante. « Je n’étais pas chrétienne. Mais une nuit […] je n’ai pas fermé l’œil. C’est ainsi que je me suis convertie », racontait-elle. Sa vocation naît d’une première vision : un temple, des fidèles portant des lampes, et un homme lui confiant la mission de veiller à la propreté de l’Église.
La révélation de Patmos
En 1976, une expérience mystique change sa vie. Nahomie affirme avoir été transportée sur une île sablonneuse au fond de la mer de Sassandra, évoquant l’île biblique de Patmos. « Nahomie, vois-tu ce lieu ? C’est ici que j’ai emmené mon serviteur Jean », lui aurait dit un homme lors de cette vision.
Cette révélation donne naissance à l’Église de Jésus Baoulé. Le site de sa maison, rebaptisé « Patmos », devient un lieu de prière et de pèlerinage. Selon Ellui Kouamé, membre de l’Église Patmos, elle y a accueilli des fidèles jusqu’à son décès.
Un héritage spirituel durable
Inhumée le 28 février 2025, la prophétesse laisse une communauté en deuil. Son Église, née d’une modeste maison, attire désormais des pèlerins. Ses récits de visions, comme celle des « verres de lampe à l’épaule droite », structurent encore la liturgie des fidèles.
Son parcours illustre la vitalité des Églises prophétiques en Côte d’Ivoire. De convertie CMA à fondatrice, Nahomie a su transformer ses expériences mystiques en institution pérenne.
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