Colère et frustration montent chez les dockers des ports d’Abidjan et San Pedro. La nouvelle méthode de prélèvement des impôts instaurée par le Syndicat des Entrepreneurs de Manutention des Ports d’Abidjan et San Pedro (SEMPA) cristallise les tensions. Redoutant une dégradation de leurs conditions de vie déjà précaires, les dockers menacent d’entrer en grève, risquant de paralyser deux des plus importants ports de la région.
Au cœur du litige : l’application de l’ordonnance numéro 023-719 du 13 septembre 2023. Cette réforme fiscale, visant à alléger la pression fiscale des travailleurs à faibles revenus, se traduit pour les dockers par une ponction supplémentaire sur leurs salaires déjà modestes. Le SEMPA prélève désormais l’impôt général sur les revenus (IGR) et la contribution nationale (CN), deux taxes auparavant négligées, sans pour autant ajuster les salaires en conséquence.
Conséquence directe : une aggravation de la précarité des dockers. Plus de 90% des dockers étant des travailleurs occasionnels, cette nouvelle mesure fragilise davantage leurs revenus et met à mal leur situation financière. Loin de répondre aux objectifs de la réforme initiale, cette application semble avoir un effet inverse, plongeant de nombreux dockers dans une détresse accrue.
Face à cette situation intenable, les dockers réclament une révision immédiate de la politique fiscale appliquée par le SEMPA. Ils exigent une solution institutionnelle ou conventionnelle permettant d’alléger leur fardeau fiscal et de préserver leurs conditions de vie décentes. L’appel est clair : un dialogue constructif et des mesures concrètes sont nécessaires pour désamorcer la crise qui menace.
L’ultimatum des dockers est clair : si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils n’hésiteront pas à se mettre en grève. Une telle action aurait des conséquences désastreuses sur l’activité des ports d’Abidjan et San Pedro, poumons économiques vitaux pour la Côte d’Ivoire. La balle est désormais dans le camp des autorités et du SEMPA pour trouver des solutions justes et équitables, permettant d’apaiser les tensions et d’éviter une paralysie des ports aux lourdes répercussions.
Le temps presse pour trouver une issue favorable à cette crise. Le dialogue social et la recherche de compromis sont indispensables pour préserver la paix sociale et garantir la continuité des activités portuaires, piliers essentiels de l’économie ivoirienne.