Le Bureau Ivoirien des Droits d’Auteur (Burida) a récemment suscité des débats, notamment au sein des communautés religieuses, concernant sa démarche vis-à-vis de la rémunération des œuvres diffusées dans les lieux de culte.
Les interrogations sont nombreuses quant à la pertinence et à l’équité de cette initiative. Dans une interview exclusive, le directeur du Burida, a tenté de clarifier les tenants et aboutissants de cette démarche.
L’une des principales préoccupations soulevées concerne le traitement des chantres, dont certains se sont sentis mis à l’écart par cette initiative. Cependant, selon Directeur, le Burida ne vise pas spécifiquement la satisfaction des chantres, car le terme “chantre” n’est pas utilisé dans la communication du Burida, évitant ainsi toute confusion et polémique religieuse potentielle. L’objectif principal est de faire respecter la loi sur le droit d’auteur, exigeant que tout utilisateur d’œuvres intellectuelles, y compris les lieux de culte, rémunère les titulaires de droits concernés.
L’une des préoccupations majeures des représentants religieux concerne la perception des droits sur les paroles bibliques utilisées dans les chansons. Le directeur explique que si les paroles sont tirées de la Bible ou de tout autre livre saint, même si elles ne sont pas déclarées au Burida, l’organisme intervient pour assurer la gestion collective des droits au profit de l’État, étant donné que ces œuvres sont dans le domaine public.
Par ailleurs, le Burida met en place des dispositifs de suivi et de répartition des droits d’auteur, notamment à travers l’utilisation de boîtiers permettant l’identification automatique des œuvres diffusées. Ainsi, les artistes peuvent suivre l’évolution de la diffusion de leurs chansons et percevoir des droits proportionnels à leur utilisation.
Concernant les rémunérations, il précise que la perception des droits dépend de la diffusion effective des œuvres. Si une chanson est jouée dans un lieu de culte, par exemple, mais que celui-ci ne paye pas les droits, alors aucun paiement n’est effectué. De même, la rémunération varie en fonction du nombre de diffusions et est calculée de manière automatique par le système de gestion du Burida.
Enfin, il assure que le Burida ne vise pas à entacher la sacralité des lieux de culte, mais plutôt à faire respecter la loi sur le droit d’auteur. Il invite les représentants religieux à collaborer avec l’organisme pour assurer une gestion transparente et équitable des droits d’auteur, dans l’intérêt de tous les acteurs concernés.
Cette interview met en lumière les enjeux complexes entourant la gestion des droits d’auteur dans les lieux de culte en Côte d’Ivoire, et souligne l’importance d’une concertation entre les différentes parties prenantes pour trouver des solutions adaptées et équitables.
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