Alors que la France redéfinit sa stratégie militaire en Afrique, un débat crucial s’ouvre sur l’avenir de ses bases sur le continent. Le président Emmanuel Macron a confié à l’ancien secrétaire d’État Jean-Marie Bockel le rôle d’envoyé spécial auprès des gouvernements africains concernés par cette reconfiguration.
Avec un pré- rapport en main, Bockel a livré, jeudi 7 novembre 2024, à RFI les grandes lignes de ses discussions avec des dirigeants de pays comme la Côte d’ Ivoire, le Tchad et le Gabon. Contre toute attente, ces trois dirigeants semblent s’ opposer à un retrait complet des forces françaises, préférant un réajustement du partenariat plutôt qu’ une rupture totale.
Les premières recommandations de Bockel s’ articulent autour d’ un « dispositif socle » visant à maintenir un minimum d’ infrastructures militaires dans chaque pays partenaire. Plutôt que de déployer de larges contingents, ce modèle repose sur des structures flexibles permettant de renforcer rapidement les effectifs en cas de crise. Cette configuration viserait à répondre aux besoins sécuritaires des pays partenaires en offrant des capacités de soutien stratégique: formation, renseignement, forces spéciales et technologies avancées.
Cette approche est appréciée par les présidents africains qui cherchent à conjuguer leur souveraineté avec la sécurité. Pour eux, ce n’est pas tant le nombre de soldats français qui importe, mais la qualité des équipements et de la coopération, comme l’ a souligné le président ivoirien Alassane Ouattara. « Ce qui compte, ce n’est pas le nombre de soldats, mais la qualité de notre partenariat », a- t- il confié à Jean- Marie Bockel. Le président gabonais Brice Oligui Nguema et le président tchadien Mahamat Idriss Déby partagent cette position, soulignant qu’ une présence militaire réduite mais stratégdirigeants de ique permettrait de préserver la stabilité régionale.
La France fait face à des sentiments anti- français croissants dans plusieurs pays africains, où la jeunesse et des figures politiques réclament la fin de la présence militaire étrangère. Cependant, Bockel affirme que les dirigeants ivoirien, gabonais et tchadien privilégient une continuité du partenariat. Selon lui, une rupture soudaine et complète pourrait nuire aux relations historiques et fragiliser la stabilité dans des régions sensibles.
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