C’était à travers les flashs horaires d’information diffusés sur les antennes des radios nationales et internationales que les populations, à Biankouma, apprenaient les événements qui se sont déroulés dans la nuit du 19 au 20 septembre 2002 à Abidjan.
À la vue du corps du général Guei
C’est véritablement dans la journée du 20 septembre 2002, au cours du journal de 13 heures, diffusé sur les antennes de la chaîne de la télévision nationale Ivoirienne ( RTI), à la vue du corps de feu le général Robert Guei, gisant dans les herbes parmi les victimes que les populations de Biankouma ont réalisé la gravité des événements qui se déroulaient à Abidjan.
Moi, c’est en arpentant la rue principale qui traverse la commune de Biankouma que j’ai découvert l’horrible image, sur un petit écran d’un poste téléviseur installé dans un restaurant baptisé « Maquis l’Escale ». Avec moi, presque le reste de la population de la commune de Biankouma. Il était 13 heures et quelques minutes. À cet instant, ce 20 septembre 2002, tout Biankouma a semblé cesser de respirer. Au moins pendant une minute. Ceux qui marchaient avaient arrêté de marcher. Ceux qui parlaient avaient cessé de parler. Ceux qui mangeaient avaient cessé de manger… Tellement le choc psychologique était intense.
Le lendemain
Le lendemain, 21 septembre 2002, Aonon Pierre Évariste, le préfet du département de Biankouma a, dans la salle des conférences de Biankouma, convoqué une réunion de crise. À l’entame de ladite réunion, le préfet a présenté à la population de Biankouma ses condoléances. Il a continué et demandé aux notables et chefs de villages de tout mettre en œuvre pour préserver et maintenir la paix et la cohésion pacifique qui existent à Biankouma. Le préfet du département de Biankouma a aussi expliqué à l’auditoire les raisons de l’instauration du couvre-feu et la nécessité d’obéir aux différentes heures indiquées.
Au cours des échanges, les responsables de la jeunesse, du comité des sages et des militants de l’UDPCI ont tour à tour rassuré le préfet du département de Biankouma qu’aucune opération de chasse aux sorcières ou d’atteinte à l’intégrité physique des populations allogènes et étrangères ne serait organisée sur le territoire de Biankouma.
Diomandé Loua, chef de village de Gouessesso, localité située à 4 km du chef-lieu de Biankouma, où Robert Guei a construit sa résidence principale, a demandé au préfet les conditions à remplir pour obtenir la dépouille du défunt. Préoccupation qui n’eut aucune réponse. « Il n’ y aura aucune expédition punitive ni à Gouessesso ni à Kabakouma » avait dit le préfet Aonon Pierre Evariste pour rassurer la population visiblement inquiète.
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