Plus d’un an après la CAN 2023, le footballeur Serge Aurier est revenu sur un événement majeur qui a chamboulé le style de jeu des Éléphants de la Côte d’Ivoire. Il s’agit du limogeage de Jean-Louis Gasset, suivi de la nomination d’Emerse Faé à la tête de l’équipe.
Voici l’intégralité des propos de Serge Aurier sur cet événement qui s’est produit durant la CAN 2023 :
« Franchement, je me souviens de ce moment-là et je me suis dit : “Ils ne vont pas le faire…” Changer d’entraîneur en pleine compétition, comme ça, ce n’est jamais arrivé !
J’étais dans ma chambre, complètement perdu. Je me demandais si ça n’allait pas faire du bruit, parce qu’on est la première sélection à l’avoir fait en pleine CAN, chez nous, à domicile, devant notre public… Les gens ne vont pas comprendre.
Est-ce que j’ai été consulté pour le choix de Fae Emerse, vu que je suis capitaine ? Quand je suis arrivé en sélection, je sais que ça se faisait avec les anciens. Ils étaient consultés pour certaines listes de joueurs et d’autres décisions.
Mais moi, j’ai toujours préféré rester à l’écart de ça, parce que, pour moi, c’est un peu de l’hypocrisie. Tu peux parler avec un mec aujourd’hui alors que, peut-être, tu as influencé son départ de la sélection.
Et après, tu viens lui parler comme si de rien n’était… Moi, j’aime avoir la conscience tranquille, ne rien devoir à personne, et être correct avec tout le monde.
Même si on m’avait consulté, je n’aurais pas donné mon avis, parce que Jean-Louis Gasset, je le connaissais déjà. J’étais content qu’il soit là. Je l’ai connu à Paris, il faisait pratiquement tout pour moi. Il a eu un grand impact sur notre jeu.
Donc quand on l’a choisi pour la Côte d’Ivoire, j’étais content, pour moi c’était un choix crédible. J’ai été triste pour lui. Avant de partir, il nous a dit : “Maintenant, c’est à vous de faire les choses”. Et ça, c’est une phrase qui m’a marqué…
Quand Jean-Louis GASSET est arrivé, il nous a demandé ce qu’il fallait changer. Je lui ai dit qu’il fallait plus de discipline dans le groupe.
Après, je pense qu’avant la compétition, à un moment donné, beaucoup de choses ont changé. Ils sont entrés dans une dynamique où ils écoutaient trop de monde, et pour moi, ils se sont perdus.
Parce que les gens ne pouvaient pas ressentir ni comprendre la pression qu’on avait. Ils l’ont compris après le troisième match, face à la Guinée équatoriale.
Nous, avec un peu d’expérience, on l’avait compris bien avant. Un an avant, je savais déjà que ça allait être compliqué. Parce qu’on est un pays qui kiffe le foot, qui est très critique aussi, et avec une jeunesse très présente sur les réseaux sociaux… ».
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