G. J. Karelle et K. Bintou, deux amies résidant à Selmer, Yopougon, ont comparu devant le Tribunal de Première Instance de cette commune le 5 juillet 2024, selon LeBanco. Elles étaient accompagnées d’un autre accusé, A. Stéphane, et faisaient face à des accusations d’association de malfaiteurs et de vols nocturnes en réunion, impliquant des téléphones et des sommes d’argent, le tout sous la menace d’une arme blanche.
Cependant, des informations révèlent que Bintou et Karelle étaient en réalité victimes de Stéphane, qui, avec son complice Serges, commettait des vols et des agressions. Leur méthode consistait à utiliser les numéros de téléphone d’autrui pour attirer des chauffeurs de taxi, qu’ils agressaient ensuite. Stéphane avait même créé un compte Yango au nom de Bintou sans son consentement, sous prétexte de passer un appel téléphonique.
Le lendemain, Bintou a reçu un appel d’un chauffeur de taxi qu’elle n’avait pas commandé. Elle a alors expliqué au conducteur qu’elle ne possédait qu’un téléphone basique, souvent appelé “djomolo”, et qu’elle n’avait pas de compte Yango. Devant le tribunal, le procureur lui a demandé pourquoi ce chauffeur l’avait contactée si elle n’avait pas passé de commande. Bintou a répondu qu’elle ignorait ce que Stéphane avait fait avec son téléphone après l’avoir utilisé.
Bien que Bintou n’ait pas accès à son téléphone, Stéphane et son complice ont réussi à utiliser son numéro pour commander un taxi. Une fois sur place, ils ont menacé le chauffeur avec une machette, lui volant son téléphone, son argent, et vidant son compte Mobile Money.
L’enquête a révélé que Bintou était en contact régulier avec son amie Judith, et c’est ainsi que les enquêteurs ont pu retrouver Bintou. Judith a été arrêtée lors d’une opération policière visant à localiser Bintou. Lors de son témoignage, Judith a expliqué qu’elle avait été interpellée après avoir reçu un appel l’invitant à récupérer un colis.
Au terme du procès, la procureure a demandé la libération de Bintou et Judith, soulignant l’absence de preuves les impliquant dans les crimes commis par Stéphane et son complice. Stéphane a lui-même confirmé qu’elles n’étaient pas au courant de ses agissements. Le tribunal a donc acquitté les deux amies, tandis que Stéphane a été condamné à 10 ans de prison, à une amende de 100.000 FCFA, à une privation de droits civiques pendant 5 ans, et à verser 250.000 FCFA au chauffeur agressé, M. Pokou, dans un délai de trois mois.