Le 19 septembre, le président rwandais Paul Kagame a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle d’août 2024, visant ainsi à remporter un quatrième mandat consécutif, une perspective sans précédent. L’annonce a suscité des réactions mitigées, car bien que Kagame soit largement populaire et crédité pour les avancées socio-économiques du Rwanda depuis le génocide de 1994, il reste un dirigeant controversé.
Kagame, qui dirige le pays depuis 2000, a remporté les précédentes élections présidentielles avec des scores écrasants, notamment 93 % en 2010 et 98,6 % en 2017. Cependant, ces victoires ont été entachées par des allégations de répression de la liberté d’expression, des médias indépendants et de l’opposition politique. Il est peu probable que de véritables élections libres et équitables aient eu lieu, car le gouvernement rwandais, sous la direction de Kagame, a pris des mesures pour éliminer les rivaux politiques et les critiques.
En vertu des amendements constitutionnels adoptés en 2015, Kagame pourrait potentiellement rester au pouvoir jusqu’en 2034, avec la possibilité de briguer deux autres mandats de cinq ans. Malgré les critiques concernant son autoritarisme, il continue de bénéficier du soutien de certains Rwandais, tout en étant considéré comme un obstacle majeur au progrès démocratique dans le pays.
En apparence, la décision de Kagame de briguer un autre mandat peut sembler raisonnable étant donné sa popularité et son bilan économique positif. Cependant, la question de la démocratie reste préoccupante, car le Rwanda est souvent considéré comme une façade démocratique masquant un régime autoritaire dirigé par Kagame.
Les récentes déclarations d’autres dirigeants africains, comme le colonel Mamadi Doumbouya de la Guinée, qui s’est dit inspiré par le modèle rwandais, soulignent la réputation de Kagame en tant que figure autoritaire qui sert de modèle à d’autres despotes de la région. Il est impératif de considérer ces éléments lors de l’analyse de la situation politique au Rwanda et de la candidature de Kagame pour un quatrième mandat.