Politique : Jean Bonin interroge les disparités de traitement entre Gbagbo et Blé Goudé

Laurent Gbagbo, président du PPA-CI

Jean Bonin s’intéresse à l’évolution du paysage politique ivoirien, marqué par une relation ambivalente entre Laurent Gbagbo et le RHDP. Le retour de l’ancien président soulève des interrogations : quelle est la nature réelle de son entente avec le pouvoir en place ? Au-delà des apparences, quels sont les véritables enjeux de cette alliance ?

La récente victoire du RHDP à Daloa, avec près de 10 points d’avance sur une coalition PDCI-PPA-CI, a surpris les observateurs. Comment un parti perçu comme minoritaire dans cette région a-t-il pu s’imposer ? « Ce résultat interroge les dynamiques locales et les soutiens dont bénéficie le RHDP », relève Bonin.

Un traitement différencié après la CPI


Malgré leur acquittement commun par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo a retrouvé l’accès à ses avoirs bancaires dès son retour, tandis que Charles Blé Goudé reste soumis à des restrictions. « Pourquoi une telle inégalité ? », s’interroge Bonin. Cette divergence alimente les tensions au sein du PPA-CI et questionne la cohérence du régime vis-à-vis des figures de l’ancienne opposition.

Justice sélective ou calcul politique ?


Simone Gbagbo et Koné Katinan ont bénéficié d’amnisties, tout comme Laurent Gbagbo, gracié. En revanche, Blé Goudé semble exclu de ces mesures. « Un deux poids, deux mesures évident », dénonce Bonin. Ces décisions, perçues comme ciblées, refléteraient une instrumentalisation de la justice pour contrôler l’échiquier politique.

Inégalités dans l’accès à la vie partisane


Autre paradoxe : Gbagbo a pu créer le PPA-CI malgré sa condamnation, alors que Blé Goudé attend toujours l’autorisation pour son mouvement, le COJEP. « Cette disparité soulève des doutes sur l’équité des règles du jeu politique », note Bonin.

Deux postures, deux destins


Sur le terrain, les stratégies divergent : Blé Goudé prône le dialogue, tandis que Gbagbo adopte un ton plus combatif, menaçant de mobiliser ses partisans. « Une bataille pour la légitimité est en cours », analyse Bonin. Pourtant, Gbagbo jouit d’une marge de manœuvre bien plus large que son allié d’hier.

Une crainte disproportionnée envers Blé Goudé ?


En conclusion, Bonin pose une question cruciale : « Le pouvoir redoute-t-il davantage Blé Goudé que Gbagbo ? » Les obstacles persistants sur la route de l’ancien leader étudiant suggèrent des enjeux de pouvoir plus profonds. Et si Blé Goudé était perçu comme une menace plus sérieuse pour l’équilibre actuel ?

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