Alino Faso : le Burkina rapatrie la dépouille de l’activiste décédé en détention à Abidjan

Alino Faso

Le corps de l’activiste burkinabè Alino Faso, retrouvé mort fin juillet dans une cellule à Abidjan, sera rapatrié ce lundi 18 août 2025 à Ouagadougou.

L’avion transportant sa dépouille est attendu à 14h25 à l’aéroport international, trois semaines après un décès qui continue d’alimenter une vive polémique.

Ouagadougou parle d’« assassinat crapuleux », tandis qu’Abidjan maintient la thèse du suicide. Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Gilbert Ouédraogo, a promis des obsèques « dignes » pour le cyberactiviste de 27 ans, figure critique des autorités ivoiriennes.

Deux récits irréconciliables


Le procureur d’Abidjan, Oumar Braman Koné, affirme qu’Alino Faso bénéficiait de conditions de détention « privilégiées », rejetant fermement toute accusation de torture. Mais les autorités burkinabè dénoncent l’absence d’information officielle au moment de la découverte du corps, le 24 juillet, et l’annonce tardive sur les réseaux sociaux. « La mort d’Alino Faso ne restera pas impunie », a réagi le gouvernement.

Une crise diplomatique ouverte


La tension est montée d’un cran avec la convocation de la représentante ivoirienne par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Jean Marie Traoré. Ouagadougou réclame toute la vérité sur les circonstances de la mort de l’activiste, arrêté pour « atteinte à la sûreté de l’État ».

Cet incident s’inscrit dans un climat régional déjà tendu. L’Alliance des États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger), en rupture avec la Cédéao, multiplie les signaux de défiance envers les pays côtiers. La disparition controversée d’Alino Faso risque d’aggraver la fracture et d’hypothéquer les efforts de dialogue dans la sous-région.

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