Adjoumani ferme la porte à toute transition : « Pas de CNT bis en Côte d’Ivoire »

Remaniement Ministériel en Côte d'Ivoire, Adjoumani à Djédjé Dano : "cette fois-ci, on va vous prendre"

Mercredi 23 juillet 2025, à l’occasion des « Rendez-vous du RHDP » à Abidjan, le porte-parole du parti présidentiel, Kobenan Kouassi Adjoumani, a tenu à dissiper toute ambiguïté face à la montée des tensions autour du scrutin présidentiel.

Devant un parterre de journalistes, il a déclaré sans détour : « Il n’y aura pas de CNT bis en Côte d’Ivoire », balayant ainsi les spéculations sur une éventuelle transition politique.

Cette prise de position, clairement adressée à l’opposition, fait écho au traumatisme du Conseil national de transition (CNT) évoqué lors des crises antérieures. Le ministre d’État anticipe les contestations à venir d’acteurs politiques susceptibles de remettre en cause la légitimité du processus électoral en cours. Un message lancé alors que le climat politique s’alourdit à l’approche du scrutin.

Sur la question sensible du parrainage, régulièrement critiquée par l’opposition, Adjoumani reste ferme. « L’élection présidentielle ne doit pas servir de prétexte pour salir l’image de son propre pays », a-t-il insisté, réaffirmant le rejet catégorique de toute révision du calendrier électoral.

Ce discours s’adresse en filigrane aux figures de l’opposition, notamment Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, exclus des listes électorales mais toujours actifs sur la scène politique. Leur alliance annoncée le 16 juillet dernier alimente les spéculations sur une possible montée en puissance de la contestation.

« La Côte d’Ivoire n’est pas et ne sera jamais un État paria », a martelé Adjoumani, dénonçant « l’activisme de certains responsables politiques qui sillonnent le monde pour ternir l’image du pays ». Une allusion à peine voilée aux démarches internationales entreprises par certains opposants pour attirer l’attention sur les conditions du scrutin.

Le porte-parole du RHDP préfère quant à lui mettre en avant la « vitalité démocratique », illustrée selon lui par le nombre record de candidatures déclarées.

Adjoumani a également adressé un message aux partenaires internationaux, minimisant la portée des récentes missions de la CEDEAO et de l’Union africaine. « Ces délégations ne sont pas venues pour imposer quoi que ce soit », a-t-il affirmé, tout en relativisant la signification de la rencontre entre les présidents Ouattara et Macron à Paris, qualifiée de simple échange bilatéral « traditionnel ».

Avec cette intervention, le RHDP affiche une posture de fermeté à l’égard de toute tentative de remise en cause du processus électoral. Reste à voir si ce discours suffira à apaiser les tensions, à moins de trois mois d’une élection présidentielle sous haute surveillance.

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