Le climat social en Côte d’Ivoire est tendu à l’approche d’une grève prévue par plusieurs syndicats de la Fonction publique. Cette grève de 72 heures, qui se déroulera les 15, 16 et 17 octobre 2024, concerne principalement les secteurs de l’Éducation-Formation, de la Protection Sociale et de la Santé.
Dans leurs préavis de grève déposés en septembre, ces agents de l’État demandent de meilleures conditions de travail et de vie, ainsi que des primes spécifiques.
En réponse à ces menaces de grève des enseignants, des agents de santé et d’autres agents de la Protection sociale, que la ministre Anne Désirée Ouloto considère comme une violation de la loi n°92-571 du 11 septembre 1992, qui encadre les modalités de grève dans le secteur public, elle a adopté une position ferme.
Dans un communiqué du 11 octobre 2024, elle a rappelé que le gouvernement a déployé d’importants efforts dans le cadre du protocole d’accord sur la trêve sociale signé avec les syndicats pour la période 2022-2027. Elle a critiqué cette initiative de grève, soulignant que de tels actes pourraient compromettre la paix sociale dans le pays.
Anne Ouloto a appelé les fonctionnaires à ne pas soutenir cet arrêt de travail et à garantir la continuité des services publics, conformément à leurs obligations. Elle a également insisté sur la nécessité de suivre une procédure légale pour recourir à la grève, précisant que ceux qui ne s’y conforment pas s’exposent à des sanctions financières et disciplinaires, ainsi qu’à des poursuites pénales en cas de violences.
Les syndicats, notamment ceux du ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation réunis au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), ont déposé leur préavis de grève le 23 septembre 2024. Parmi leurs revendications figurent l’octroi d’une prime d’incitation, la création de nouveaux emplois dans l’administration scolaire et la revalorisation des indemnités liées aux examens. Ils demandent également le versement des salaires retenus des enseignants grévistes de 2019 et 2020.
Le dimanche 13 octobre 2024, un groupe de syndicalistes, reçu par la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Mariétou Koné, a choisi de se dissocier de l’initiative de leurs collègues, préférant privilégier le dialogue avec les autorités ministérielles.