Au Gabon , le lieutenant-colonel Frédéric Bongo, ancien directeur général des Services spéciaux, le service de renseignements de la présidence gabonaise, radié de l’armée par décret du président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema, est sorti de sa réserve.
Frédéric Bongo dément avoir eu un projet de coup d’État au Gabon et regrette d’être traité ainsi parce qu’il porte le nom de son père.
Fils d’Omar Bongo, il est accusé d’avoir commis plusieurs fautes.
Selon son avocat, maître Charles Consigny, Frédéric Bongo, le demi-frère du président déchu Ali Bongo se réserve le droit d’agir.
Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a radié Frédéric Bongo des effectifs de l’armée et de la garde républicaine le 30 août dernier.
Les motifs évoqués dans le décret sont lourds : « Faute contre l’honneur, la probité et les devoirs généraux », « fautes contre la discipline militaire », et des « manquements aux règles d’exécution de services ».
Frédéric Bongo conteste l’ensemble de ces fautes, les qualifiant d’imaginaires et inventées pour des motivations politiques. Il se réserve le droit de contester cette décision en justice.
Le 19 octobre 2023, un décret signé par le Général Brice Oligui Nguema et publié au journal officiel de la République Gabonaise a officialisé la radiation du Colonel Frédéric Bongo de l’armée gabonaise. Frédéric Bongo, ancienne figure puissante de l’appareil sécuritaire du Gabon et du service de renseignements, était autrefois un homme craint et influent, jouant un rôle clé dans le soutien à la prise de pouvoir d’Ali Bongo en 2009.
Cependant, la vie de Frédéric Bongo a pris un tournant en 2018 lors de l’AVC d’Ali Bongo à Riyad. Un conflit avec Sylvia Bongo et son clan a éclaté, et il a réussi à obtenir qu’Ali Bongo aille en convalescence au Maroc, contrairement aux souhaits de Sylvia Bongo de l’emmener à Londres. Sa participation à la tentative de coup d’État du lieutenant Kelly Ondo en janvier 2019 l’a ensuite affaibli, le conduisant à perdre de l’influence. Il a été remplacé à la tête des Services Spéciaux et nommé attaché militaire en Afrique du Sud, bien qu’il ait préféré se former à l’École de Guerre de Paris.
Sa radiation de l’armée avait été envisagée en mars 2022, mais le décret n’avait pas été signé par Ali Bongo. Il avait été réaffecté à la Gendarmerie gabonaise, mais peu avant les élections présidentielles d’août 2023, un projet de réorganisation du renseignement gabonais avait envisagé de le ramener en tant que figure clé, projet qui n’a finalement pas abouti.
Lorsque le renversement d’Ali Bongo a été annoncé le 30 août 2023, Frédéric Bongo se trouvait aux Antilles, et il a appris qu’il n’était pas le bienvenu à Libreville. Il est désormais un civil, marquant la fin d’une époque.