Il y a deux ans, Laurent Gbagbo revenait à Abidjan après une décennie d’absence pour fonder le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cet événement marquait un tournant significatif dans la vie politique ivoirienne.
Sa présence à Abidjan était précédée par des années de troubles politiques, notamment la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait conduit à la chute du régime des refondateurs. Gbagbo et son co-accusé, Charles Blé Goudé, avaient été traduits devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes contre l’humanité. Cependant, le 31 mars 2021, après un procès marathon, ils étaient acquittés, ouvrant la voie à leur retour en Côte d’Ivoire.
Cependant, une fois de retour, Laurent Gbagbo se heurta à un nouveau défi. Son ancien Premier ministre, Pascal Affi N’guessan, revendiquait la présidence du Front Populaire Ivoirien (FPI) et refusait de la lui céder, prétendant détenir la légitimité pour diriger le parti à la rose.
Face à cette impasse, Gbagbo envisagea la création d’un nouveau parti politique. Cette décision fut annoncée lors d’une réunion extraordinaire du comité central du FPI le 9 août 2021. “Je propose au comité central la solution suivante : laisser Affi avec les ressources dont il dispose, tandis que nous prenons la décision dès aujourd’hui de créer notre propre parti avec la même philosophie. Nous rebaptiserons le FPI d’une autre manière”, déclara-t-il.
Le 17 octobre 2021, Gbagbo officialisa la naissance du PPA-CI, un parti de gauche issu de la scission du FPI. Cette nouvelle formation politique prône le socialisme, le panafricanisme et la souveraineté des peuples africains. Sous la direction de son secrétaire général, Damana Adia Pickass, le PPA-CI rassembla 131 580 membres régulièrement à jour de leur cotisation en octobre 2022.
La gestion du parti fut confiée à Hubert Oulaye en tant que président exécutif, tandis qu’un Conseil stratégique et politique de 17 membres, dirigé par Assoa Adou, fut mis en place pour orienter les décisions du parti.
Le PPA-CI essuya un revers majeur lors des élections municipales et régionales du 2 septembre 2023, marquant un début difficile sur la scène politique. Néanmoins, le parti se tourna résolument vers les élections présidentielles de 2025, mettant en avant ses idéaux de socialisme, de panafricanisme et de souveraineté des peuples africains pour forger son avenir politique en Côte d’Ivoire.