À Dubaï, la COP 28 met en avant des principes louables pour réduire les pollutions néfastes, mais à Abidjan, les émanations toxiques des pots d’échappement continuent d’empoisonner l’air, aggravées par l’utilisation de carburants non conformes, raccourcissant la durée de vie des véhicules.
Selon un rapport d’analyse provenant du laboratoire “Intertek”, depuis 2022, des prélèvements de carburant en provenance de Côte d’Ivoire ont révélé une forte concentration de manganèse, atteignant 30 mg par litre, bien au-delà de la limite recommandée de 2 mg/l.
Cette surabondance de manganèse semble être utilisée pour augmenter artificiellement l’indice d’octane, pour donner l’illusion de conformité aux normes. Il est crucial de rappeler que le manganèse, un substitut au plomb, présente des risques considérables pour la santé publique.
De plus, alors que l’Europe adopte la norme Euro 7 pour les carburants, la Côte d’Ivoire se situe avec l’Africa 2, bien en deçà des standards de l’Euro 2 établis dès 1999. Depuis la norme Euro 2, tous les fabricants exigent l’absence d’éléments métalliques dans les carburants.
La médiocre qualité du carburant entraîne des conséquences multiples : une diminution des performances des dispositifs antipollution tels que les catalyseurs, favorisant une combustion inefficace du carburant et engendrant des dommages prématurés aux moteurs.
Cette situation, nocive pour la santé et le portefeuille, s’ajoute au scandale de l’interruption des activités de Côte d’Ivoire Métrologie depuis 2021 (en attente de reprise), et met en lumière le constat amer d’une politique de santé publique davantage orientée vers la visibilité médiatique que vers la résolution des problèmes vitaux, parfois invisibles à l’œil nu, tels que la pollution atmosphérique.
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