Un vaste réseau de trafic de documents administratifs ivoiriens, notamment de passeports et de cartes nationales d’identité, a été mis au jour en Côte d’Ivoire. Les premières révélations remontent à 2015, lorsque la police a arrêté une femme en possession de 500 000 cartes nationales d’identité.
En juin 2023, le Qatar a alerté la Côte d’Ivoire sur la présence de ressortissants syriens qui tentaient d’entrer dans leur pays avec des passeports ivoiriens. Interrogés par la police qatari, ces individus ont reconnu leur participation à un trafic illicite de documents administratifs ivoiriens.
Selon les informations communiquées par la presse, ce trafic concerne 120 000 passeports. Les enquêteurs soupçonnent que ces documents ont été délivrés à des ressortissants étrangers, notamment des Syriens, en échange de sommes d’argent importantes.
Des complicités au sein de l’administration
Les investigations ont permis de mettre au jour des complicités au sein de l’administration ivoirienne. Des employés de la Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification (Snedai), une entreprise proche du pouvoir, auraient été impliqués dans ce trafic.
Ces révélations sont particulièrement préoccupantes, car elles mettent en cause la sécurité de l’état civil ivoirien. Les documents administratifs sont des outils essentiels pour l’identification des personnes et l’exercice de leurs droits.
Des conséquences politiques
Ce trafic a également des conséquences politiques. L’opposition a dénoncé la présence de personnes étrangères sur la liste électorale ivoirienne. Ces révélations renforcent les suspicions sur la légitimité des élections législatives qui se sont déroulées en décembre 2022.