Orpaillage illégal à l’est d’Abidjan : la Sodefor frappe un réseau organisé

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La Sodefor a récemment démantelé un important réseau d’orpaillage clandestin à Alepé, à l’est d’Abidjan. Le cerveau présumé du réseau, Adamo, et plusieurs de ses complices ont été arrêtés lors d’une opération menée en coordination avec la justice, a annoncé l’institution forestière le 28 août 2025.

Cette interpellation fait partie de l’opération « Faucon 2 », un dispositif de surveillance visant à protéger les forêts classées de Côte d’Ivoire et à lutter contre les extractions illégales d’or, de sable et de pierres. Depuis plusieurs semaines, cette initiative cible les activités illégales qui fragilisent les écosystèmes forestiers et menacent la biodiversité.

Le 23 juillet, huit individus avaient déjà été arrêtés en flagrant délit sur le fleuve Comoé, impliqués dans l’extraction illégale de sable et de pierres. Lors de cette opération, un suspect nommé Yacou avait tenté de corrompre les agents forestiers avec quatre millions de francs CFA. L’affaire a été transmise au Pôle pénal économique et financier d’Abidjan.

Les enquêtes ont identifié Adamo comme l’organisateur principal des activités illégales. Propriétaire d’une agence de transfert d’argent, il aurait facilité l’achat de l’or extrait clandestinement et la vente de mercure utilisé par les orpailleurs illégaux.

Sous la supervision du procureur adjoint, une nouvelle opération a eu lieu le 16 août à Alepé, aboutissant à l’arrestation d’Adamo et de deux complices. Ils ont été transférés au siège de la Sodefor avant d’être déférés devant les autorités judiciaires, aux côtés des huit premiers suspects.

La Sodefor appelle les populations à soutenir activement la lutte contre l’orpaillage illégal et les atteintes aux forêts protégées.

L’orpaillage clandestin, apparu dans les années 2000 au nord du pays, s’est aujourd’hui étendu à 30 des 31 régions ivoiriennes. Selon le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), des zones comme le Hambol, le Moronou, le Mé et la Bagoué concentrent près d’une centaine de sites illégaux. Cette activité, en dehors de tout cadre légal, provoque une dégradation environnementale massive, notamment des cours d’eau, et alimente des réseaux de trafic, prostitution et immigration clandestine.

Selon l’OCDE, près de 22 tonnes d’or échappent chaque année aux recettes fiscales, soit presque autant que la production officielle. Entre 2006 et 2016, l’État ivoirien aurait ainsi perdu près de 480 milliards de francs CFA, illustrant l’ampleur d’un fléau économique, sécuritaire et social.

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