Six agents ivoiriens de la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (Deraa), en mission dans la région du Bounkani, ont été interceptés le dimanche 24 août par des membres burkinabè des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ils ont ensuite été transférés par hélicoptère à Ouagadougou.
Selon les informations recueillies, les fonctionnaires ivoiriens se trouvaient dans la sous-préfecture de Tougbo, une zone frontalière accueillant de nombreux réfugiés burkinabè ayant fui les violences. Leur mission consistait à recenser de nouvelles familles déplacées après une attaque terroriste survenue à la mi-août dans le sud du Burkina Faso.
Un humanitaire rapporte que l’équipe aurait franchi par erreur la frontière et pénétré dans la localité burkinabè de Moussoukantou, où les VDP sont particulièrement présents. C’est à ce moment qu’ils ont été « arrêtés » puis conduits à Ouagadougou par voie aérienne.
De telles opérations humanitaires sont pourtant habituelles dans le Bounkani, région qui accueille environ 80 000 réfugiés burkinabè, pour la plupart hébergés par des familles locales. Les équipes de la Deraa y interviennent régulièrement afin d’apporter une assistance aux populations déplacées.
Dans cette zone, la démarcation frontalière reste floue, ce qui entraîne fréquemment des franchissements involontaires. Les forces de sécurité ivoiriennes, lors de leurs patrouilles contre le vol de bétail ou l’orpaillage clandestin, se retrouvent elles aussi parfois de l’autre côté. Ces incidents, le plus souvent, se règlent rapidement.