Korhogo : Pourchassé par des masques Poro, un jeune bouvier se jette dans un fleuve et meurt

Korhogo : Pourchassé par des masques Poro, un jeune bouvier se jette dans un fleuve et meurt

Le lundi 6 mai 2024, un jeune bouvier a été retrouvé mort dans le fleuve « Lofigué » après un cours-poursuite avec des masques Poro, apprend-on de Linfodrome.

Fuyant les membres de l’école initiatique traditionnelle et les rituels communément nommés Poro, originaires de la sous-préfecture de Komborodougou, un jeune bouvier malien s’est précipité dans le fleuve « Lofigué » où il a tragiquement trouvé la mort par noyade. Les faits se sont produits le lundi 6 mai 2024, dans la sous-préfecture de Komborodougou, située dans le département de Korhogo, région du Poro, en Côte d’Ivoire. Le Poro, école initiatique traditionnelle, occupe une place essentielle au sein des coutumes et cérémonies de diverses communautés locales.

Les membres initiés et les masques sacrés du Poro sont honorés et redoutés, particulièrement par les non-initiés. Ce jour-là, alors qu’il se rendait dans son pays d’origine, le Mali, le jeune bouvier accompagnait son troupeau de bœufs. Malheureusement, sa route a croisé celle des initiés du Poro, portant leur masque, pour assister aux funérailles du chef du village de Foungniguékaha. La rencontre avec ces figures sacrées a viré rapidement au drame. Pris de peur pour sa vie, le jeune bouvier s’est enfui, mais dans sa précipitation, il s’est égaré et a plongé dans les eaux du fleuve Lofigué, cherchant sans doute à échapper à ceux qui le poursuivaient. Le bouvier, qui ne savait pas nager, a rapidement rencontré des difficultés dans les eaux profondes du fleuve. Malgré ses tentatives pour rester à flot, il s’est finalement noyé.

Son corps sans vie a été retrouvé et repêché le lendemain mardi 7 mai 2024 et pour l’heure, son identité reste inconnue. La communauté locale a été profondément touchée par la tragédie, et une cérémonie d’inhumation s’est déroulée vers 16 heures le même jour, en présence du sous-préfet de Komborodougou, du médecin-
chef du centre de santé de la sous-préfecture de Karakoro, et du chef du village de Pkonkaha, témoignant de l’ampleur de la douleur ressentie par tous. Ce n’est que le dimanche 19 mai 2024 à Korhogo que Néou Lassina, président du Conseil d’administration de l’ONG Action pour la Défense des Droits des Éleveurs et Cultivateurs
(ADDEC), a rendu publique cette information. Lors de sa conférence de presse, Néou Lassina a fait part de son immense chagrin face à cet événement déplorable.

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