Quelques jours après Adjamé Village, c’est au tour du quartier de Port-Bouët d’être menacé de démolition, suscitant la colère et l’inquiétude des résidents.
Le spectre des expulsions plane à nouveau sur Abidjan. Après la récente destruction du quartier Adjamé Village, c’est au tour des habitants de Zimbabwe, à Port-Bouët, d’être sommés de quitter leurs logements. Une décision motivée, selon les autorités, par le non-respect des normes d’urbanisme et d’habitat.
Un ultimatum qui tombe comme un couperet
Les résidents de Zimbabwe, déjà avertis en 2016, se voient contraints de quitter leurs habitations dans les plus brefs délais. Cette nouvelle décision, notifiée par courrier le 19 juillet dernier, a suscité un vif émoi au sein de la population.
Saïdou Traoré, porte-parole des habitants et président du Centre de Santé communautaire, exprime leur désarroi : « Nous sommes perdus et inquiets. Nous savons que nous devrons partir un jour, mais la méthode utilisée par les autorités est brutale. »
Des habitants désespérés
Les habitants de Zimbabwe, pour la plupart à faibles revenus, craignent de se retrouver à la rue. Les loyers élevés pratiqués dans d’autres quartiers d’Abidjan les placent dans une situation précaire. « Je ne sais pas où je vais aller. Les loyers sont trop chers », confie Deborah, une résidente.
Face à cette situation, les habitants ont manifesté samedi dernier pour exprimer leur désespoir et demander la clémence du président de la République. Ils soulignent que leur quartier n’est pas à risque et qu’ils souhaitent simplement que celui-ci soit restructuré.
Un problème récurrent
Les expulsions de quartiers précaires sont un phénomène récurrent à Abidjan. Si les autorités justifient ces décisions par des raisons d’ordre public et de sécurité, elles soulèvent de nombreuses questions sur le sort réservé aux populations les plus vulnérables.