Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux depuis jeudi matin montre une colonne de véhicules militaires ivoiriens progressant sur une route non goudronnée à proximité de la frontière avec le Burkina Faso. Cet incident a provoqué une nouvelle escalade des tensions entre les deux pays, déjà fragilisées par des différends politiques et les activités des groupes djihadistes dans la région.
Une “provocation” selon les autorités burkinabè
Les images, légendées “Violation de frontière du Burkina par les forces de l’ordre ivoiriennes”, montrent une file de véhicules légers, blindés et une ambulance. On y voit également un drapeau burkinabé planté au sol et un petit groupe d’hommes armés en tenue civile, vraisemblablement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Les autorités burkinabè ont dénoncé cette incursion comme une “nouvelle provocation” de la part de la Côte d’Ivoire, soulignant un risque accru de tensions diplomatiques et de confrontation entre les forces de sécurité des deux pays.
Une version ivoirienne nuancée
Du côté ivoirien, on assure que la colonne de véhicules n’a pas franchi la frontière. Une source militaire ivoirienne a toutefois reconnu qu’un tel déploiement “a pu émouvoir” les VDP burkinabè présents sur place. Cette source a également précisé que les deux derniers véhicules de la colonne étaient des Cobra II d’Otokar, des véhicules de défense turcs acquis récemment par la Côte d’Ivoire et destinés à des interventions rapides contre le terrorisme.
Un contexte de tensions déjà vives
Cet incident n’est pas isolé. Le 19 septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens avaient été arrêtés en territoire burkinabé et sont toujours détenus à Ouagadougou. Le 27 mars dernier, deux militaires burkinabè avaient également franchi la frontière armés.
Les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, autrefois cordiales, se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou en 2022. Chaque incartade, réelle ou supposée, des deux armées provoque désormais des réactions vives sur les réseaux sociaux, la junte de Traoré soupçonnant son voisin de chercher à déstabiliser son régime.