La diaspora ivoirienne s’est mobilisée ce samedi dans les rues de Paris. Plusieurs centaines de femmes, issues de divers horizons politiques, ont manifesté contre la candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat, réclamant des élections ouvertes et inclusives en Côte d’Ivoire.
Le cortège est parti de la place d’Estienne d’Orves pour rejoindre le Conseil constitutionnel, près du Palais Royal, après trois kilomètres de marche. De 15 h à 18 h, les participantes ont brandi pancartes et banderoles, scandant des slogans en faveur de la démocratie, de la paix et du respect de la Constitution.
Organisée par le Front Commun France, la mobilisation a réuni des militantes et sympathisantes du PPA-CI, du PDCI-RDA, du GPS ainsi que des citoyennes indépendantes. Les organisateurs ont dénoncé une « dérive autoritaire » et exprimé leur rejet catégorique d’un quatrième mandat.
Le président Ouattara justifie sa candidature par la nécessité de préserver la stabilité du pays face aux défis sécuritaires et économiques. Une argumentation que balaie l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, écartés de la liste électorale. Rassemblés dans un Front commun, ils contestent la légalité de cette candidature et annoncent de nouvelles mobilisations, notamment à Abidjan après la marche du 9 août à Yopougon.
« Trop, c’est trop. Il a déjà fait trois mandats. Nous refusons un quatrième », a lancé une manifestante, appelant à des élections réellement ouvertes, y compris à Guillaume Soro.
Au-delà de la contestation, les manifestantes entendaient aussi sensibiliser l’opinion française et interpeller les autorités de Paris, perçues comme un acteur influent dans l’avenir politique de la Côte d’Ivoire.
« Nous sommes là pour dire à la France et au président Ouattara que la Côte d’Ivoire appartient aux Ivoiriens », a affirmé Irma Adja Laurence, coordinatrice générale de l’Union des Femmes du PDCI en diaspora. Elle a dénoncé un « quatrième mandat illégal » et rappelé l’exigence d’élections inclusives.
Pacifique et sans incident, cette mobilisation traduit la volonté de la diaspora d’influer sur le débat politique ivoirien. Le Front Commun France prévoit déjà d’autres actions dans plusieurs villes, tandis qu’en Côte d’Ivoire, l’opposition prépare de nouvelles marches pour faire barrage à un « passage en force » du chef de l’État. À l’approche du scrutin présidentiel, la contestation contre un quatrième mandat d’Alassane Ouattara ne cesse de prendre de l’ampleur, en Côte d’Ivoire comme à l’étranger.