Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), a lancé une charge virulente contre les partisans de Guillaume Soro.
Dans une interview accordée à Actupeople.net, l’ancien codétenu de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé avec force ce qu’il perçoit comme de l’hypocrisie politique, sur fond de repositionnements à l’approche de la présidentielle de 2025.
« Le problème entre Gbagbo et moi ne regarde pas les gens de Soro »
Charles Blé Goudé n’a pas mâché ses mots. Dès l’entame de l’entretien, il a clairement signifié que d’éventuels différends avec Laurent Gbagbo sont une affaire interne et ne concernent en rien le camp pro-Soro. « Le problème qu’il y a entre le président Gbagbo et moi, si jamais il y en avait un, ça ne regarde pas les gens de Soro Guillaume, » a-t-il affirmé, avant d’interpeller directement les « soroïstes » avec une question cinglante : « Votre amour pour le président Gbagbo est quitté où ? »
Accusations de volte-face et d’opportunisme
L’ex-leader des Jeunes Patriotes a rappelé le passé de nombreux soutiens actuels de Guillaume Soro, soulignant leur rôle actif dans la diabolisation de Laurent Gbagbo. « Vous avez fait le tour du monde pour dire que Gbagbo est un dictateur, un criminel, un voleur. Qu’il fallait l’envoyer à la CPI. Vous l’avez eu. Et moi, on m’a embarqué avec lui, comme un fagot. Mais Dieu a fait, nous sommes sortis, » a-t-il martelé, faisant référence à leur détention commune.
Blé Goudé accuse ces anciens adversaires de vouloir aujourd’hui se refaire une « virginité politique » en se réclamant de l’ancien président, ignorant leurs propres déclarations passées. « Vous avez dit que Gbagbo est un roublard, un menteur. Il n’est plus menteur aujourd’hui ? Vous avez dit qu’il a volé tout l’argent de la Côte d’Ivoire. Il n’est plus voleur ? Arrêtez votre comédie ! » a-t-il fustigé, remettant en question la sincérité de ces revirements.
Pour le président du Cojep, ces « revirements spectaculaires » manquent cruellement de sincérité. « Vous pouvez tromper tout le monde, sauf moi, » a-t-il insisté, réitérant que ses « problèmes à la maison » avec Gbagbo sont d’ordre « familial » et restent une affaire « entre eux. »
Cette prise de parole, sans filtre, intervient dans un contexte politique ivoirien marqué par de nombreux repositionnements en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Charles Blé Goudé, qui entend défendre sa propre voie, semble vouloir tracer une ligne claire, se démarquant de ceux qu’il considère comme des soutiens opportunistes, hier critiques virulents de Gbagbo, et cherchant aujourd’hui à s’en rapprocher.