Blé Goudé accusé de traîtrise : quelle réalité derrière les mots ?

Charles Blé Goudé

Blé Goudé est souvent taxé de traîtrise. Mais d’où viennent ces accusations et sont-elles réellement fondées ? État des faits.

Blé Goudé traîtrise : l’accusation revient avec insistance dans les milieux politiques ivoiriens. Pour certains, sa proximité supposée avec le pouvoir en place alimente les soupçons.

Mais à bien y regarder, l’argumentaire semble se fonder davantage sur des perceptions que sur des faits tangibles. Kevin Mian revient sur cette polémique dans une analyse incisive.

Les origines de la polémique

L’accusation de traîtrise viserait Blé Goudé pour son prétendu rapprochement avec le pouvoir actuel. Photos, échanges et interactions avec des figures du régime alimentent cette rumeur, relayée par des cyberactivistes et certains responsables politiques, dont le ministre Bacongo.

Mais comme le souligne Kevin Mian : « Il est traître pourquoi ? ». Une question restée sans réponse claire, tant les arguments avancés paraissent flous. À ce jour, aucune preuve concrète ne vient étayer cette thèse.

Un traitement inégal ?

Ce qui interroge davantage, ce sont les différences de traitement. Alors que plusieurs figures de l’opposition ont bénéficié d’amnisties, de comptes dégelés et de réintégrations, Blé Goudé, lui, n’en a obtenu aucune.

Pourtant, ces bénéficiaires ne sont pas qualifiés de traîtres. Mieux, certains ont même soutenu un candidat du pouvoir à la présidence de l’Assemblée nationale sans déclencher les mêmes critiques.

Un rival politique sous pression

Depuis sa nomination comme secrétaire à la mobilisation du CAP, les attaques contre Blé Goudé se sont intensifiées. Il subit des blocages, notamment une radiation électorale et des poursuites judiciaires. Pour Kevin Mian, ces actions viseraient à l’écarter de l’après-Gbagbo.

« Votre problème est ailleurs », affirme-t-il, suggérant une stratégie de neutralisation politique plutôt qu’un débat de fond sur des faits.

La mémoire sélective du discours politique

L’exemple du ministre Bacongo est aussi pointé : après avoir contesté le troisième mandat d’Alassane Ouattara, il est aujourd’hui cité pour valider la proximité de Blé Goudé avec le pouvoir. Une contradiction, selon Mian, qui souligne la subjectivité des critiques selon les intérêts du moment.

La question reste donc entière : la traîtrise est-elle une réalité ou un instrument politique ?

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