Arrestation brutale de Josué Kouamé : le témoignage accablant de sa mère

Josué Kouamé

Militant du PPA-CI à Kouté village et membre du service d’ordre et de discipline du parti, Josué Kouamé a été arrêté dans des conditions troublantes le samedi 2 août 2025. Sa mère, témoin direct des faits, livre un récit poignant où se mêlent trahison, brutalité et inquiétude.

Le samedi 2 août, Josué Kouamé, militant actif du PPA-CI à Kouté village, est interpellé par des hommes non identifiés, après avoir été piégé par un jeune homme qu’il considérait comme un ami. Selon sa mère, ce dernier serait en réalité un indicateur infiltré.

« Cela faisait quelques semaines que Josué passait du temps avec ce garçon. Ils se retrouvaient souvent dans un maquis du quartier, discutaient, partageaient des repas. Ce samedi-là, il est venu à la maison pour chercher mon fils. Peu après, ils sont sortis ensemble », raconte la mère du jeune militant.

Une fois dans le maquis, la situation bascule. Le jeune homme s’isole pour répondre à un appel, ce qui éveille les soupçons de Josué. Il comprend qu’il est tombé dans un guet-apens. Une altercation éclate. Josué tente de s’échapper, mais son prétendu ami l’en empêche. La situation dégénère lorsque Josué remarque que celui-ci est armé.

Des renforts débarquent. Trois hommes s’emparent violemment de Josué et le menottent. Sa mère, présente, tente de s’interposer :
« J’ai refusé qu’ils partent avec lui seul. Je suis montée de force dans le véhicule, en disant que s’ils l’emmenaient, je devais les accompagner, peu importe leur destination. »

Le convoi se dirige vers Saint-Laurent. À plusieurs reprises, les hommes tentent de la faire descendre. Finalement, elle est violemment éjectée du véhicule en marche, se blessant grièvement à la main. Pendant ce temps, le jeune indicateur les suit dans un véhicule personnel.

Plus tard dans la soirée, vers 19h30, six cargos reviennent au domicile familial. Leur objectif : retrouver le téléphone de Josué. « Ils ont mis la maison sens dessus dessous pour retrouver ce portable. Une fois trouvé, ils sont repartis sans donner plus d’explications. »
Les agents affirment avoir conduit Josué à la DST, tout en dissuadant ses proches de s’y rendre. « Vous ne pourrez pas le voir », auraient-ils déclaré.

Selon la mère, Josué portait déjà des traces de violence au moment de son arrestation, notamment une blessure à la main et du sang à l’oreille droite.

Plus inquiétant encore, une seconde équipe – cette fois cagoulée – est intervenue dans la nuit. Quatre hommes sont entrés, d’autres sont restés dehors. Ils étaient nombreux, répartis dans six véhicules.

Ce n’est qu’après ces événements que la famille apprend que le jeune indicateur connaissait tout de l’engagement militant de Josué. Il se présentait lui-même comme membre du PPA-CI, ce qui avait facilité l’approche et la confiance.

Aujourd’hui, la mère de Josué est sans nouvelles de son fils. « Mon cœur est meurtri. Je ne sais pas dans quel état il se trouve. Je ne sais même pas s’il est toujours en vie », confie-t-elle, la voix brisée.

Quitter la version mobile