Nous avons fait une incursion dans le milieu de livraison de colis et avons échangé avec Mme Kouadio Sophie, ex-gérante d’entreprise de livraison et ses livreurs .
Dame Kouadio donne ainsi le ton de la discussion. << Le métier de livraison est difficile et pour nous les gérants et les livreurs. Le matin, les livreurs passent faire le ramassage des colis chez les clients ou partenaires pour nous les amener au bureau. On enregistre les colis et appelons les acheteurs ou ceux qui ont passé la commande des articles qui sont en possession de nos livreurs. C ‘est la première étape>>.
Dans l’après-midi, il faut appeler les livreurs pour savoir si les clients ont récupéré les colis à leur possession. S’ils n’ont pas de problèmes techniques avec la moto. Ajoute Mme Kouadio. Les livreurs ont au moins chacun 15 colis pour la journée, pour des destinations différentes et les tarifs de livraison vont de 1000f à 2000f selon les destinations nous a confié Serge Dasso jeune livreur chez Dame Kouadio, qui poursuit.
<< Notre travail est très difficile et risqué. Nous luttons contre le soleil, le vent et la pluie, sans oublier les caprices des clients. Vous êtes à quelques minutes du lieu du rendez-vous, soit il ne décroche pas, soit le portable est fermé, soit il refuse de payer la livraison parce que le colis ne lui plaît pas. Nous sommes obligés de laisser tomber, parce que d’autres clients nous attendent et nous appellent sans cesse. C’est pourquoi nous roulons vite et mal, voilà les vraies raisons des accidents que nous faisons et nous y laissons parfois notre vie. Nous avons parfois des motos dont les pièces ne sont pas à jour, mais quand tu en parles au patron ; il te traite de paresseux et veut te renvoyer>>
Ce n’est qu’autour de 19h30 ou 20 h 30, voire même 21 h que les livreurs reviennent au bureau. Le temps de faire les points avec la gérante, il est 22h. Les clients reçoivent leur point, mais pas leur argent, car le plus souvent les points de transfert d’argent sont fermés. Les clients menacent par messages et appels. Tout le monde est fatigué moralement et physiquement. Et demain, il faut encore être là tôt. <>, souligne Mme Kouadio.
Pour le travail qu’ils abattent, ils devraient percevoir un salaire valorisant, mais… Ce sont, la plupart du temps, des diplômés qui cherchent quelque chose à faire en attendant d’avoir mieux. C’est sur cette note de compassion, de Dame Kouadio que nous la quittons tout en la remerciant de nous avoir reçus.
Letty GNÉ