Côte d’Ivoire : Accouchements par césarienne, un business ou une nécessité médicale ?

Côte d'Ivoire : Accouchements par césarienne, un business ou une nécessité médicale ?

En Côte d’Ivoire, la pratique de la césarienne est en constante augmentation. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux d’accouchement par césarienne est passé de 3,6 % en 2000 à 12,5 % en 2022. Ce taux est encore plus élevé dans les grandes villes, comme Abidjan, où il atteint 15 %.

Cette augmentation peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment :

Les témoignages de femmes qui ont accouché récemment en Côte d’Ivoire confirment cette tendance. Parmi les cinq femmes que nous avons rencontrées, toutes ont accouché par césarienne.

Dame O.D, la trentaine révolue, a mis au monde un petit garçon le 1er octobre 2023, dans une clinique d’Abobo. Pour son cas, le médecin traitant a noté, peu avant la date d’accouchement indiquée par l’échographie, qu’elle devait être opérée. « Ma grossesse a évolué convenablement. J’ai bien suivi les soins prénataux », affirme-t-elle. Puis vient l’annonce de la césarienne. « Le 8 septembre 2023, je me suis rendue à l’hôpital parce que je souffrais du paludisme. Après la consultation, le médecin a mentionné dans mon carnet que je dois accoucher par césarienne. Alors que la date de l’accouchement prévue par l’échographie était le 24 du même mois. Finalement, on m’a opérée le 1er octobre 2023 », explique-t-elle.

Quant à Mme D.F 23 ans, domiciliée à Yopougon, son opération y a été faite le 27 septembre 2022, alors que l’échographie avait prévu une date plus proche, c’est-à-dire le 23 septembre. « J’ai été suivie dans une clinique. Quand je devais accoucher, c’est une autre clinique qui a fait l’opération. La première clinique ne possédait pas de bloc opératoire », précise-t-elle.

Ces témoignages soulèvent plusieurs questions. Tout d’abord, est-il normal que la césarienne soit devenue si courante en Côte d’Ivoire ? L’OMS recommande un taux d’accouchement par césarienne de 5 à 15 %. Au-delà de ce seuil, le risque de complications augmente.

Ensuite, faut-il s’inquiéter de l’influence de la pression sociale sur les choix des femmes enceintes ? Certaines femmes peuvent se sentir obligées de choisir une césarienne, par peur d’être jugées ou de ne pas être à la hauteur des attentes de leur entourage.

Enfin, il est important de se préoccuper des conséquences financières de la hausse des césariennes. En effet, ces interventions sont plus coûteuses que les accouchements par voie basse. Cela peut avoir un impact négatif sur l’accès aux soins des femmes enceintes, notamment celles qui vivent dans la pauvreté.

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