Amnesty International dénonce, l’impact de la corruption sur les droits de l’homme en Afrique

Amnesty International dénonce, l'impact de la corruption sur les droits de l'homme en Afrique

Dans notre échange avec M. Delmas Kokou Directeur exécutif régional d’Amnesty Internationale Côte d’Ivoire et Mme Liliane Mouan responsable de la lutte contre la corruption et des droits humains du bureau de Dakar, ils ont exprimé leurs inquiétudes face à la montée sans cesse de la corruption et de son impact sur les droits humains par le manque de volonté politique ; mais ils gardent tout de même l’espoir qu’un monde meilleur verra le jour.

<<Nous avons organisé un CROSS intitulé ” Cross des droits de l’homme” en mai dernier en partenariat avec le ministère ivoirien de l’athlétisme, pour schématiser le parcours d’Amnesty International. Nous courrons toujours derrière cet idéal : un monde juste, un monde où les droits de l’homme sont respectés. Ça l’air d’une illusion, mais c’est notre vision et nous y croyons et nous pensons pouvoir y arriver. Nous avons voulu non seulement célébrer les 62 ans d’Amnesty, mais aussi créer de la visibilité : car beaucoup de gens ne savent pas qu’Amnesty existe en Côte d’Ivoire>>.

Ces mots d’espoir sous forme de plaidoyer sont de M. Delmas Kokou directeur exécutif du bureau régional d’Amnesty International-Côte d’Ivoire. Quant à Mme Mouan, elle dénonce le silence coupable des États africains face à la corruption.

.<<Effectivement, nous avons malheureusement constaté que la Corruption persiste et perdure en Afrique : bien que 48 des 55 États membres de l’Union Africaine, aient ratifié la Convention de la prévention et de Lutte contre la Corruption et se soient dotés de lois, de mécanismes nationaux, de politique, stratégies pour lutter contre ce fléau : la Corruption persiste avec intensité. Elle semble prospérer dans un Climat de restrictions des Droits humains et de l’espace civique>>. Liliane Mouan poursuit en donnant plus de précisions sur le dysfonctionnement des mécanismes nationaux.
<<On constate que l’une des premières raisons est que, ces Institutions et les mécanismes nationaux qui sont créés sont entravés d’importantes lacunes : Lacunes liées au manque d’application des Cadres juridiques institutionnels mis en place. Lacunes liées également à l’autorité légale limitée de certaines de ces institutions créées.

Des institutions qui ont peut-être la capacité ou le mandat de collecter des données relatives à la Corruption, mais qui n’ont pas forcément le pouvoir d’enquêter sur les allégations de la Corruption. On a aussi des lacunes liées aux institutions judiciaires biaisées et à la culture de l’impunité pour les responsables des faits de Corruption et des attaques à l’encontre des défenseurs des Droits humains, qui luttent contre la Corruption.>>

En parlant de répression anticorruption, Liliane Mouan précise !

<<Je voudrais préciser que, quand on parle de répression à l’encontre des défenseurs anticorruption : là, on parle des attaques contre la liberté d’expression, les réunions pacifiques, en utilisant des dispositions sur la diffamation et la diffusion de fausses nouvelles ou en interdisant des manifestations>>

Comment le programme anticorruption a été créé à Amnesty International ?

<<Parlant de Corruption, c’est en 2022 qu’Amnesty International a créé un programme spécifique, visant à analyser l’impact de la Corruption sur les Droits humains. C’est un tout nouveau programme>>.

Un programme de documentation, des tendances, de documentation des attaques à l’encontre des défenseurs des droits humains, qui jouent un rôle important dans la prévention et la lutte contre la corruption.

Les recommandations d’Amnesty International aux États africains.

<<Dans notre rapport, nous avons plusieurs recommandations à la fois à l’endroit des États de l’Afrique de l’Ouest et Centrale et des institutions sous-régionales telles que la CEDEAO et CEMAC, ainsi que des institutions continentales africaines ; telle que la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Nous appelons les États de l’Afrique de l’Ouest et Centrale à promouvoir et à protéger les défenseurs anticorruptions et reconnaître publiquement la légitimité et le rôle essentiel que jouent ces défenseurs de la prévention et de la lutte contre la Corruption. Que ces acteurs et leurs familles aient accès à la justice, à l’information ainsi que les médias et les populations>>

Liliane Mouan énumère quelques éléments pour venir à bout de la Corruption.

<<Si nous arrivons à mieux protéger ces acteurs, y compris les lanceurs et lanceuses d’alertes. À enquêter et à punir les responsables des actes de corruption et des attaques contre les défenseurs anticorruption, c’est déjà une grande avancée>>.

Les promesses de Mme Mouan au public.

<<J’espère vous revenir très bientôt avec des idées plus concrètes, à la suite de nos discussions avec les dirigeants africains au niveau national, sous régional et continental>>.

Alain Martial

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