Le 19 septembre, deux gendarmes ivoiriens ont été capturés à la frontière burkinabè et ensuite déplacés vers Ouagadougou. Cette situation, qui semble avoir pris une tournure plus compliquée, engendre des préoccupations à Abidjan, cependant, le gouvernement ivoirien demeure inébranlable.
Depuis leur interpellation à Kwame Yar, un village situé sur le territoire burkinabè, les deux gendarmes ivoiriens ont disparu sans laisser de trace. Le village de Kwamé Yar, où les gendarmes ont été arrêtés, est le lieu de contentieux territorial, en particulier entre les habitants ivoiriens et burkinabè. Une dispute frontalière liée à un site d’orpaillage ajoute à la suspicion des autorités burkinabè envers les forces de l’ordre ivoiriennes.
Ceci ne marque pas la première occurrence d’un incident de cette nature. En mars 2023, trois agents de police ivoiriens, engagés dans une opération de prévention des incendies de véhicules, se sont retrouvés à Kalamon, puis à Boussoukoula, au Burkina Faso, où ils ont été appréhendés par des membres de la communauté des chasseurs traditionnels. Après des pourparlers, les trois policiers ont finalement été libérés.
Cependant, dans le cas de deux gendarmes ivoiriens détenus, il semble que l’affaire prenne une tournure politique. Les discussions entre les autorités ivoiriennes et burkinabè visant à obtenir la libération des deux Ivoiriens, qui ont commencé dès le lendemain de l’incident, sont actuellement dans l’impasse. Les responsables burkinabè cherchent à obtenir en échange l’extradition de soldats soupçonnés d’avoir tenté un coup d’État contre le régime d’Ibrahim Touré, qui sont présents à Abidjan depuis le 10 septembre dernier. Cependant, Abidjan, par l’intermédiaire du Conseil national de sécurité (CNS), se montre intransigeante face à cette demande.
Le 23 septembre 2023, le Général Apalo Touré, qui occupe le poste de Commandeur supérieur de la gendarmerie nationale, s’est déplacé sur les lieux dans le but de résoudre la situation, malheureusement, les résultats obtenus ont été limités. Il est essentiel de prévenir la politisation de cette affaire, car il est primordial de privilégier la solidarité entre les forces armées pour maintenir des relations amicales entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.